Novak Djokovic fait du golf à la Ryder Cup. Novak Djokovic fait son baptême de rugby lors de la finale de la Coupe du monde. Novak Djokovic serre la pince de Lionel Messi lors de la remise du Ballon d’or.
Après un mois et demi de pause depuis son vingt-quatrième titre du Grand Chelem remporté à l’US Open, le Serbe se disait que les vacances avaient assez duré et qu’il était temps pour lui de reprendre le chemin du travail. Il est (re)venu à Bercy, tout le monde l’a vu et il a vaincu.
Dimanche 5 novembre, le numéro 1 mondial a soulevé presque au milieu des feuilles mortes son septième « arbre de Fanti », le nom du trophée en bronze remis au vainqueur. Pour sa sixième finale d’affilée sur les bords de Seine, il n’a pas eu besoin d’être brillant face à Grigor Dimitrov, écourtant le calvaire du Bulgare en 1 h 38 min (6-4, 6-3).
Les 15 000 spectateurs du court central n’ont pas reconnu l’artiste qui a enchanté le tournoi parisien tout au long de la semaine, démontrant que le beau n’est pas forcément l’ennemi du bien. Dimitrov avait jusqu’ici régalé en saupoudrant ses matchs de slices délicieusement ciselés, de passings de revers en demi-volée, de smashs de revers et autres tweeners (coups entre les jambes) spectaculaires. Dimanche, toute sa panoplie est restée au placard, à quelques revers à une main près.
La tête enfouie sous sa serviette, le 17e joueur mondial a dû être consolé par son bourreau pour mettre fin à ses sanglots. « Je ne sais pas quoi dire, les mots me manquent », a-t-il difficilement articulé au moment de féliciter son adversaire pour le 97e titre de sa carrière, le 40e en Masters 1000. La dernière (et la seule) fois que Dimitrov a gagné face à lui, Djokovic n’avait que six tournois du Grand Chelem au compteur. Depuis, le patron du circuit en a ajouté dix-huit de plus à sa collection.
« Paris est une ville qui a beaucoup de traditions, une culture de tennis. Après, la relation avec le public était, on peut dire… spéciale, mais merci quand même », a-t-il lancé, l’œil narquois, à la foule parisienne au moment de recevoir son trophée des mains d’un autre « poids lourd », Teddy Riner. Toute la semaine, index derrière l’oreille, le Serbe a provoqué ce public qui l’a copieusement sifflé. Or un Djokovic énervé est un Djokovic bien parti pour gagner.
Dans la capitale, le maître des lieux l’a lui-même reconnu : presque « sans jamais s’approcher de son meilleur niveau », il a écœuré tout le vestiaire. Même un virus – intestinal – n’aura pas eu raison de lui, le réfractaire aux vaccins. « Mon plus gros adversaire cette semaine », a-t-il dit dimanche soir, faisant (involontairement ?) injure à ses adversaires.
Le cœur au bord des lèvres et mené 4-6, 4-4, 15-40 par Tallon Griekspoor en huitièmes de finale, le joueur de 36 ans et demi a fini par renverser le surprenant Néerlandais (4-6, 7-6, 6-4). En quarts de finale, houspillé par le Danois Holger Rune, qui l’avait battu en finale l’an passé, il lui a de nouveau fallu trois manches pour s’en défaire (7-5, 6-7, 6-4). En demi-finales, face à Andrey Rublev, il s’est retrouvé au bord du précipice, mené 7-5, 5-4 par le Russe. Encore une fois, il en est sorti vainqueur.
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