Manifestation d’ouvriers du textile à Dhaka, au Bangladesh, mardi 31 octobre 2023. MAHMUD HOSSAIN OPU / AP
Des milliers d’ouvriers du textile ont érigé des barricades dans la capitale du Bangladesh, Dhaka, pour réclamer des hausses de rémunération dans les usines qui fournissent de grandes marques occidentales. Ces manifestations ont été marquées par des heurts qui ont causé la mort d’au moins deux personnes.
Selon la police, environ 5 000 ouvriers ont dressé des barrages routiers dans le quartier de Mirpur, mais selon un correspondant de l’Agence France-Presse (AFP) sur place, le nombre de manifestants pourrait être bien plus élevé. Les ouvriers exigent un salaire mensuel minimum de 23 000 takas (190 euros), soit près de trois fois plus que les 8 300 takas (70 euros) actuels.
Les conditions de salaires et de travail dans le secteur du textile au Bangladesh sont désastreuses pour une grande partie des quatre millions de travailleurs du secteur. Le Bangladesh est l’un des plus grands exportateurs de vêtements au monde, avec environ 3 500 usines fournissant des marques occidentales telles que Gap, H&M et Levi Strauss.
Les manifestations ont commencé la semaine dernière, mais la violence a éclaté lundi avec le débrayage de dizaines de milliers d’ouvriers à Gazipur, où une usine a été incendiée, entraînant la mort d’un ouvrier. Au moins un deuxième ouvrier a été tué dans des heurts avec la police.
Face à ces manifestations, les grandes marques occidentales telles qu’Adidas, Hugo Boss et Puma ont écrit à la première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, pour demander une augmentation des salaires nets mensuels moyens, qui n’ont pas été ajustés depuis 2019 malgré une inflation croissante.
Le gouvernement du Bangladesh a instauré un comité chargé de fixer un nouveau salaire minimum cette année, mais les ouvriers restent méfiants quant à une réelle amélioration de leur situation. Faruque Hassan, président de l’Association des fabricants et exportateurs de vêtements du Bangladesh (BGMEA), a promis une augmentation du salaire minimum, mais sans préciser le montant de la hausse.
Ces manifestations ouvrières surviennent dans un contexte de violents rassemblements antigouvernementaux dans plusieurs villes du Bangladesh, où les partisans des partis d’opposition réclament la démission de Sheikh Hasina avant les élections prévues fin janvier.
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