La ville portuaire de Vathy, située sur l’île de Samos, dans l’est de la mer Egée en Grèce, est connue pour abriter un camp de réfugiés et de migrants. Deux ans après son inauguration, le camp de Zervou est désormais surpeuplé et rappelle les conditions insalubres de l’ancien camp qui surplombait la ville de Vathy.
Au plus fort de la crise migratoire, entre 2015 et 2016, jusqu’à 10 000 réfugiés s’entassaient dans des cabanes de fortune au milieu des déchets et des rats. Pourtant, lors de son ouverture, le camp de Zervou avait été présenté comme une amélioration des conditions d’accueil, avec des conteneurs modernes équipés de Wi-Fi et d’air conditionné.
Cependant, depuis lors, les journalistes sont désormais interdits d’accès au camp, ce qui a été dénoncé par Reporters sans frontières comme une grave atteinte au droit à l’information. L’enceinte ultra-sécurisée de Zervou, entourée de barbelés, accueille actuellement plus de 4 000 exilés pour une capacité initiale de 2 040 places.
Entre juillet et septembre, environ 17 500 demandeurs d’asile sont arrivés sur les îles grecques faisant face à la Turquie. Une augmentation significative par rapport à l’année précédente. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, le nombre des arrivées sur les îles grecques a augmenté de 136% entre janvier et juillet.
Malgré les tentatives du ministre des migrations de rassurer l’opinion publique grecque en affirmant que les 30 000 migrants arrivés depuis le début de l’année n’ont rien à voir avec la crise migratoire de 2015, les inquiétudes concernant les conditions d’accueil persistent. Le manque d’approvisionnement en eau est particulièrement préoccupant, ce qui entraîne des problèmes de santé pour les réfugiés. Des cas de gale, de gastro-entérites et d’infections urinaires ont été observés, tous liés au manque d’hygiène.
Owen Breuil, coordinateur de programme pour Médecins sans frontières (MSF) à Samos, souligne également le manque de personnel médical pour prendre en charge les 4 000 personnes présentes dans le camp. Des populations vulnérables, souffrant d’hypertension, de problèmes cardiaques et de stress post-traumatique nécessitent une attention particulière. MSF a donc décidé d’organiser des visites dans le camp quatre fois par semaine, avec une équipe composée de médecins, d’infirmiers, de psychologues et d’une sage-femme.
Le manque de personnel pour gérer les poubelles devient également flagrant. Il n’y a pas de poste de secours en cas de malaise d’un réfugié, et les structures qui avaient été inaugurées avec fierté, comme les cuisines communes et les salles de classe, ne fonctionnent plus. Elles servent désormais à accueillir le surplus de personnes présentes dans le camp. De plus en plus d’ONG voient leurs activités restreintes dans le camp, ce qui limite leur capacité à apporter de l’aide.
Dans ce contexte, certaines organisations comme On The Road ont ouvert des refuges en dehors du camp, telle que « La Maison », afin d’accueillir ceux qui ont besoin de soutien psychologique.
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