Un partisan fervent de Jorge Glas, ancien vice-président de l’Equateur, s’est rassemblé devant la Cour nationale de justice lors de l’audience d’habeas corpus à Quito, le 12 avril 2024. RODRIGO BUENDIA / AFP
Le conseiller légal du ministère des affaires étrangères du Mexique, Alejandro Celorio, a accordé une interview à l’Agence France-Presse dans son bureau au sein du bâtiment ministériel des affaires étrangères à Mexico, le 12 avril 2024. YURI CORTEZ / AFP
L’arrestation de l’ancien vice-président Jorge Glas (2013-2017) au sein de l’ambassade du Mexique en Equateur a été qualifiée d’« illégale et arbitraire » par la Cour nationale de justice équatorienne le vendredi 12 avril, quelques jours après les faits. Bien que cette décision ait été prononcée, M. Glas demeure en détention pour servir des peines antérieures en attendant une issue judiciaire.
Dans une procédure d’habeas corpus, qui permet de remettre en question une détention considérée comme injustifiée, l’ancien vice-président a demandé sa libération à la plus haute instance judiciaire équatorienne. Son arrestation par la police équatorienne le 5 avril à l’ambassade mexicaine à Quito, malgré son statut d’asile accordé par le Mexique, a entraîné la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays et une indignation à l’échelle internationale.
Lors de l’audience, la Cour nationale de justice a reconnu la nature inappropriée et illégale de l’arrestation de M. Glas. Cependant, le tribunal a décidé de maintenir l’ancien vice-président en détention dans une prison de haute sécurité à Guayaquil pour purger des peines antérieures liées à des affaires de corruption. Parallèlement, M. Glas s’était réfugié à l’ambassade du Mexique le 17 décembre, en attente d’une décision judiciaire concernant son rôle présumé dans un détournement de fonds destinés à la reconstruction après un séisme en 2016.
Le Mexique a réagi avec optimisme à la décision de la Cour nationale de justice, affirmant qu’elle confirmait que M. Glas faisait face à une persécution politique. Après avoir rompu les liens diplomatiques avec l’Equateur en réponse à l’incident à l’ambassade, le Mexique a porté plainte contre l’Equateur devant la Cour internationale de justice, demandant des excuses publiques et la reconnaissance des violations du droit international.
Le conseiller juridique mexicain a souligné que la plainte incluait des éléments relatifs à l’utilisation par les forces de sécurité équatoriennes de véhicules blindés pour intervenir, ainsi que des tentatives présumées de limiter les communications de l’ambassade avant l’intervention policière. De son côté, le président équatorien a justifié l’opération en affirmant que M. Glas représentait un risque d’évasion imminent et s’est dit prêt à résoudre tout différend avec le Mexique.