Laurent Vinatier, expert en régions post-soviétiques, du Caucase et de l’Asie centrale, a été arrêté à Moscou le jeudi 6 juin dans un contexte de tension exacerbée entre Moscou et Paris. Cette arrestation est considérée comme un événement diplomatique majeur qui risque d’aggraver davantage les relations bilatérales. Le président Emmanuel Macron a commenté cette affaire à la télévision, dénonçant les actions « toxiques », les menaces et les provocations orchestrées par le Kremlin à l’encontre de la France.
Les autorités russes ont accusé Laurent Vinatier, âgé de 48 ans, de recueillir depuis plusieurs années des informations sur les activités militaires et militaro-techniques de la Russie, potentiellement préjudiciables à la sécurité de l’État. Cette accusation semble avoir des implications graves, mais Moscou a choisi une voie juridique plus subtile en reprochant à Vinatier de ne pas s’être déclaré en tant qu’ « agent de l’étranger », un qualificatif diffamatoire qui porte atteinte à la réputation.
Laurent Vinatier, titulaire d’un doctorat en philosophie et spécialiste de la Russie, du Caucase et de l’Asie centrale, est connu pour ses publications sur ces sujets. Il a travaillé en tant qu’enseignant et a collaboré avec divers instituts de recherche, dont l’institut Thomas More. En 2014, il rejoint le Centre pour le dialogue humanitaire en Suisse, axé sur la médiation des conflits et la diplomatie informelle, où il côtoie des personnalités comme l’ancien diplomate français Pierre Vimont.
Cette arrestation soulève des interrogations sur la liberté académique et les activités de médiation informelle dans un climat de tensions diplomatiques entre la France et la Russie. Laurent Vinatier, un acteur clé dans ces domaines, se retrouve désormais au cœur d’une affaire complexe et controversée qui met en lumière les enjeux géopolitiques multiples en jeu.