Noël Le Graët, un homme à la destinée exceptionnelle, a annoncé sa démission de la présidence de la Fédération française de football (FFF) le mardi 28 février, à l’âge de 81 ans. Quinze jours plus tôt, un rapport d’audit accablant de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) était remis à la ministre des sports, Amélie Oudéa-Castéra. De plus, l’ancien président de la FFF est visé par une enquête préliminaire du parquet de Paris pour « harcèlement sexuel et moral ».
Noël Le Graët a fait part de son bilan à La Monde, et a affirmé que le rapport de l’IGESR sera contesté devant le tribunal administratif. Sa défense, Florence Bourg, a aussi déclaré au journal qu’une plainte pour « diffamation » sera déposée contre la ministre des sports devant la Cour de justice de la République.
Dans un entretien avec La Monde, Noël Le Graët a fait part de son ressenti face à sa chute et à son bilan. « J’ai dit, sans trémolos dans la voix, la fierté que j’avais eu à travailler à la FFF. Tous les membres du comité exécutif ont rendu hommage à mon, notre bilan et ont été très élogieux. Même si je ne suis pas naïf. La FFF a beaucoup avancé ces douze dernières années. J’ai sûrement une part de responsabilité là-dedans aussi ».
M. Le Graët a expliqué que le timing de sa démission était le bon, et que malgré le « matraquage incroyable » dont il a été victime, il n’avait pas pensé à partir plus tôt. « J’ai souffert : quand vous prenez sur la tête tout ce que j’ai pris début janvier, de manière aussi injuste, je vous jure qu’il faut être costaud, avoir une famille solide. Mais j’ai quand même eu du mal et ai été très malheureux du 10 à fin janvier ».
Noël Le Graët a régné sur la FFF durant douze années, et a fait preuve de courage et de détermination face à l’adversité. Mais malgré sa volonté de continuer à servir le football, il a préféré se retirer pour laisser la place à une nouvelle génération.
Mots-clés: Noël Le Graët, Fédération Française de Football, Amélie Oudéa-Castéra, IGESR, harcèlement sexuel et moral, tribunal administratif, Cour de justice de la République.