Instabilité politique en Thaïlande : Pita Limjaroenrat perd le vote pour devenir Premier ministre
En Thaïlande, le paysage politique est secoué par des crises à répétition. Après les élections législatives du 14 mai, le réformiste Pita Limjaroenrat, connu sous le nom de « Pita », qui a remporté la victoire, a perdu le vote au Parlement pour devenir Premier ministre. Malgré la victoire de son parti Move Forward, Pita est confronté à un système politique contrôlé par les élites conservatrices royalistes.
Les ennuis judiciaires de Pita et son projet de réviser la loi sur le crime de lèse-majesté sont les principaux reproches qui lui sont faits. Cette défaite ravive les craintes de manifestations massives dans le pays, qui reste fracturé. Malgré le soutien d’une coalition majoritaire à la Chambre basse, Pita n’a pas obtenu le soutien nécessaire des sénateurs pour devenir Premier ministre.
Pita, un visage du renouveau politique en Thaïlande, a promis de ne pas abandonner et de trouver une nouvelle stratégie pour convaincre les sénateurs opposés à sa nomination. Son programme de rénovation vise à tourner la page d’une décennie sous l’autorité de l’ex-général putschiste Prayuth Chan-o-cha, qui a vu les libertés fondamentales reculer et l’économie stagner.
Cependant, Move Forward et son chef de file ont été exposés à des poursuites judiciaires. Pita est accusé dans deux affaires distinctes, ce qui pourrait entraîner sa disqualification. Le président de la commission électorale propose une suspension de ses fonctions parlementaires en raison de ses actions dans une chaîne de télévision lors de la campagne électorale.
Dans un autre dossier, la Cour constitutionnelle a accepté une plainte accusant Pita et Move Forward de vouloir « renverser » la monarchie. Ce débat a occupé les discussions dans l’hémicycle, autour de la loi réprimant le crime de lèse-majesté.
Le camp conservateur refuse toute modification de cette loi, considérée comme sacrée en raison du statut intouchable du roi. Les députés et sénateurs se réuniront autant de fois que nécessaire, avec la possibilité qu’un candidat jugé plus consensuel, issu d’un autre parti, remporte le poste de Premier ministre.
Face à cette situation politique instable, le mouvement d’opposition Pheu Thai, qui s’est rallié à Move Forward, pourrait présenter l’un de ses cadres pour ce poste. Parmi les possibilités, on retrouve Paetongtarn Shinawatra, la fille de l’ex-Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra, ou l’homme d’affaires Srettha Thavisin.
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