Jair Bolsonaro, ancien président brésilien, a été condamné à huit ans d’inéligibilité par le Tribunal supérieur électoral (TSE) de Brasilia. Cette condamnation fait suite à des accusations d' »abus de pouvoir politique et usage indu des moyens de communication » de la part de Bolsonaro. En effet, ce dernier avait critiqué sans preuve la fiabilité des urnes électroniques quelques mois avant le scrutin remporté par son rival de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.
Cette décision du TSE prive Jair Bolsonaro, âgé de 68 ans, d’une possible candidature à la présidentielle de 2026. Elle ouvre également la voie à une bataille pour sa succession au sein de la droite et de l’extrême droite brésilienne. Toutefois, la défense de l’ex-président a fait savoir qu’elle ferait appel de cette décision.
Avant les élections, le tribunal avait prévenu qu’il ne tolérerait pas « l’extrémisme criminel » ni « les informations frauduleuses, la désinformation, dans le dessein de tromper les électeurs ». Alexandre de Moraes, le président du TSE, a souligné ce point lors du jugement de Bolsonaro.
La défense de Bolsonaro, qui compte déposer un recours devant la Cour suprême en cas de condamnation, affirme que le leader politique n’a commis aucun crime en parlant à des ambassadeurs. Selon elle, l’accusation d’abus de pouvoir politique est incompréhensible.
Le discours de Jair Bolsonaro prononcé en juillet 2022 lors d’une conférence avec des diplomates est au cœur du procès. Dans ce discours, l’ancien président avait évoqué la nécessité de « corriger des failles » dans le vote électronique, avec la « participation des forces armées ». Cette thématique de supposée vulnérabilité du système électoral avait été martelée par Bolsonaro tout au long de sa campagne, attisant ainsi la colère de ses partisans les plus radicaux.
Le jugement du TSE a été accueilli avec satisfaction par le ministre de la Justice brésilien, Flavio Dino, qui estime que la démocratie a remporté une victoire importante. Les juges du TSE qui ont voté pour la condamnation de Bolsonaro ont sévèrement critiqué son comportement, qualifiant son discours de « narratif délirant avec des effets néfastes pour la démocratie ».
Cette condamnation soulève la question du leadership au sein du camp Bolsonaro. Pour l’instant, aucune figure ne s’impose comme recours, mais le bolsonarisme reste ancré au sein du paysage politique brésilien. Les partis de droite et d’extrême droite sont plus forts que jamais au Parlement.
Jair Bolsonaro doit également faire face à d’autres épreuves judiciaires. En plus des procédures devant le Tribunal électoral, l’ancien dirigeant est visé par la Cour suprême dans cinq affaires, notamment pour son rôle présumé dans les attaques du 8 janvier. Il risque ainsi la prison.
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