vendredi 20 septembre 2024
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Emiliano Garcia-Page, le seul survivant socialiste de l’Apocalypse politique en Espagne.

Tolède, ville de conflits franco-espagnols

Le palais mudéjar de Fuensalida, à Tolède, est un lieu de rencontre historique. En 1993, c’est ici qu’a eu lieu la dernière rencontre entre Felipe Gonzalez et François Mitterrand. Lors de cette rencontre, un tableau de la bataille de Pavie a été retiré du mur, provoquant l’amusement du président de la communauté autonome de Castille-La Manche, Emiliano Garcia-Page. Ce dernier est nostalgique de ces figures de gauche d’un autre temps. Il s’oppose ainsi au chef socialiste du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, en n’assistant pas au comité fédéral du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), tenu le 10 juin à Madrid.

En effet, ce comité a entériné la composition des listes de candidats pour les législatives anticipées du 23 juillet, mais le président d’Aragon, Javier Lamban, et Emiliano Garcia-Page n’y ont pas assisté, signifiant leur malaise face aux retouches apportées par la direction du parti aux listes élaborées localement. Lors de ces élections locales du 28 mai, le PSOE a perdu l’essentiel de son pouvoir territorial. Les résultats du PSOE, qui s’élèvent à 24 %, peuvent paraître enviables comparés à ceux de leurs homologues européens, mais le parti est en proie à d’importantes tensions internes.

Les extrêmes ont réduit la politique à un affrontement tribal

Selon Emiliano Garcia-Page, les « extrêmes » ont réduit la politique à un « affrontement tribal ». Pedro Sanchez a, selon lui, abandonné le centre et compromis les valeurs historiques du PSOE, en laissant trop de pouvoir à ses encombrants alliés. Unidas Podemos, sur sa gauche, est accusé de remettre en cause la Constitution de 1978, et les indépendantistes catalans et basques sont perçus comme une menace pour l’unité de l’Espagne. Sa stratégie a été payante dans les urnes : Emiliano Garcia-Page est le seul baron socialiste à avoir conservé sa majorité absolue.

Il représente la « social-démocratie, le centre gauche dépourvu de fanatisme, avec des attitudes très modérées qui permettent à des gens qui ne sont d’accord qu’à 50 % avec ce que je dis de voter pour moi ». Il se défend d’être le plus à droite des socialistes espagnols, en gouvernant une région très conservatrice. Cependant, les niveaux d’affrontement politique ont atteint leur paroxysme, divisant un pays qui aspire à l’unité. La politique est désormais réduite à un affrontement tribal qui laisse peu d’espoir aux militants du PSOE de faire campagne.

Mots-clés : Tolède, Castille-La Manche, Emiliano Garcia-Page, Pedro Sanchez, PSOE, élections, centre gauche, social-démocratie, affrontement tribal, Unidas Podemos, Constitution de 1978.

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