Des centaines de manifestants se sont rassemblés devant les bureaux de la RTS (Radio Télévision de Serbie) pour exiger des responsabilités suite à la tragédie survenue à la gare de Novi Sad. Cet événement a eu lieu à Belgrade, le 12 décembre 2024.
Dans un rapport accablant publié le lundi 16 décembre par Amnesty International, une méthode bien établie des autorités serbes a été mise en lumière. L’ONG dédiée à la protection des droits humains a révélé que plusieurs activistes et journalistes de ce pays, qui aspire à rejoindre l’Union européenne, ont vu leurs téléphones compromis par un nouveau logiciel espion après avoir été convoqués par la police pour des motifs souvent douteux.
À chaque fois, ces infections se produisent lorsque les téléphones doivent être laissés à l’entrée des postes de police ou des bureaux du ministère de l’Intérieur, souvent dans des « casiers » prétendument sécurisés. Amnesty signale qu’il s’agit « d’une tactique particulièrement trompeuse » pour implémenter un logiciel espion « discrètement ». Après avoir analysé les dispositifs de trois activistes et d’un journaliste dans son Security Lab, l’ONG a pu identifier la présence d’un logiciel, jusqu’alors inconnu, qu’elle a nommé « NoviSpy ».
Attribué avec une forte probabilité aux services de renseignement serbes, le BIA, NoviSpy est jugé « moins sophistiqué que [le célèbre logiciel israélien] Pegasus », mais demeure néanmoins très intrusif. Il permet notamment d’accéder à « toutes les captures d’écran des actions effectuées sur le téléphone, à la localisation de la cible, ainsi qu’à l’enregistrement des caméras et des microphones », comme l’indiquent les experts du Security Lab dans ce rapport, qui revient aussi sur l’inquiétante surveillance électronique à laquelle la société civile serbe est soumise.
Une surveillance inquiétante
La situation en Serbie soulève de nombreuses inquiétudes concernant l’atteinte aux droits individuels et à la vie privée. “Les autorités semblent faire preuve d’un mépris total envers la confidentialité des citoyens,”
dénonce un représentant d’Amnesty International. Ce climat de peur et de méfiance envers le gouvernement pèse lourdement sur les mouvements civils. Les activistes, qui sont souvent en première ligne pour défendre les droits humains, se sentent plus vulnérables que jamais.
L’infiltration de ces logiciels espions sur les appareils des journalistes et des militants n’est pas un simple fait divers. C’est symptomatique d’un système qui cherche à contrôler et museler toute forme de contestation. L’exemple de NoviSpy illustre comment les technologies peuvent être détournées pour surveiller et réprimer la société civile. Une société ouvrant les portes à la surveillance numérique se dirige vers des dérives autoritaires.
La réponse de la communauté internationale
Face à cette situation alarmante, la communauté internationale commence à réagir. Plusieurs pays européens et des acteurs des droits de l’homme pressent le gouvernement serbe de mettre fin à ces pratiques illégales et de garantir la protection des droits à la vie privée et à la liberté d’expression. La Serbie, en tant que candidat à l’entrée dans l’Union européenne, doit respecter les normes européennes en matière de droits humains.
Des discussions sont en cours pour renforcer la législation sur la protection des données et les libertés numériques. Les experts estiment qu’une pression extérieure pourrait favoriser des réformes internes nécessaires pour contrer ces abus.
Perspectives futures
Alors que le mouvement civil se renforce, la vigilance est de mise. Les manifestations récentes misent sur une prise de conscience accrue des citoyens et sur la nécessité d’une transparence gouvernementale. Les activistes espèrent qu’avec l’appui de la communauté internationale, la Serbie pourra être mise sur la voie d’une démocratie plus robuste.
Comment la situation évoluera-t-elle ? Ce qui se passe actuellement pourrait bien dessiner l’avenir proche de la démocratie en Serbie et déterminer si le pays parviendra à alléger le poids de la surveillance sur ses citoyens.
Mots-clés: Serbie, surveillance, droits humains, NoviSpy, Amnesty International