Viktor Orban, le Premier ministre hongrois et président du Conseil de l’Union européenne, a une fois de plus surpris ses collègues européens en affichant un soutien surprenant envers le parti pro-russe « Rêve géorgien », qui a remporté les élections du 26 octobre 2024 avec 54 % des voix. Lors de sa visite à Tbilissi, le 29 octobre, Orban a félicité les électeurs géorgiens pour leur choix, affirmant qu’ils avaient voté « pour la paix » et évité que la Géorgie ne devienne une « seconde Ukraine ». Ces remarques ont provoqué la confusion parmi les dirigeants européens, alors que des doutes subsistent quant à la validité des résultats électoraux.
La présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili, a demandé une enquête sur les résultats des élections, signalant que la commission électorale, sous le contrôle du gouvernement, avait annoncé un recomptage dans seulement 14 % des bureaux de vote. Ce geste imprévu de Viktor Orban, qui rappelle ses précédentes visites à Moscou et à Kiev durant sa présidence tournante de l’UE, souligne les divisions au sein des Vingt-Sept sur la question géorgienne. En effet, le processus d’adhésion de la Géorgie à l’UE est déjà suspendu en raison des dérives illibérales du pays.
Les réactions en Europe sont mitigées. Tandis qu’Orban se félicite des résultats électoraux en Géorgie, la Commission européenne et le Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères, Josep Borrell, ont signalé des « irrégularités » dans le scrutin. Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, a insisté sur le droit des Géorgiens à être informés sur la situation électorale et à réclamer une enquête rapide et transparente sur les anomalies.
Face à ce contexte troublant, la secrétaire d’État allemande aux affaires européennes, Anna Lührmann, a exprimé le besoin de rassembler ses homologues autour d’une déclaration commune pour contrer les déclarations de Viktor Orban. Bien que la Hongrie soit à la présidence tournante du Conseil de l’UE jusqu’à la fin de l’année, il est précisé que le Premier ministre hongrois « ne parle pas au nom de l’UE ». Quinze États membres, dont la France, la Pologne et l’Espagne, ont soutenu cette position, cherchant à critiquer la visite de la Hongrie à Tbilissi.
En résumé, cette situation complexe soulève des questions cruciales sur la démocratie en Géorgie, les attentes de l’UE vis-à-vis des élections dans les pays candidats, et le rôle de Viktor Orban sur la scène politique européenne. Les décisions futures concernant la Géorgie et la position d’Orban face à ses collègues seront cruciales non seulement pour cette région, mais également pour l’unité de l’Union européenne à l’approche des prochaines échéances politiques.
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