Le directeur du Telegraph Media Group démissionne en pleine polémique
Le directeur général du groupe de presse britannique Telegraph Media Group (TMG), Nick Hugh, a démissionné vendredi 26 janvier, en pleine polémique sur la possible reprise de l’entreprise par un fonds américano-émirati, qui inquiète Londres quant au respect de la liberté de la presse.
M. Hugh, qui était à la tête de l’entreprise depuis 2017, sera remplacé par Anna Jones, 48 ans, première femme à occuper ce poste, qui avait rejoint le groupe en tant que conseillère en janvier 2023, précise Telegraph Media Group dans un communiqué.
Le contexte de la vente du groupe
TMG est l’un des plus influents groupes de presse britanniques, qui comprend le quotidien conservateur The Telegraph et l’hebdomadaire The Spectator. L’exécutif du groupe de presse avait annoncé, fin novembre, examiner le processus de vente, invoquant l’intérêt public face à la perspective d’une prise de contrôle par une coentreprise entre le fonds américain RedBird et le fonds d’investissement dans les médias d’Abou Dhabi (IMI).
À l’origine de cette transaction : une dette de 1,2 milliard de livres (1,4 milliard d’euros) de la famille Barclay, propriétaire du journal depuis 2004. La banque britannique Lloyds, créancière des Barclay, avait mis en vente le Telegraph en octobre pour éponger ce lourd passif. Mais RedBird IMI a offert de rembourser la dette, ce qui est chose faite depuis début décembre, en échange d’une prise de contrôle du groupe : la coentreprise compte utiliser une option pour convertir une partie du prêt en actions du groupe de médias − mais a assuré que le fonds émirati serait un investisseur passif.
Les inquiétudes sur la liberté de la presse
Andrew Neil, président du Spectator, s’était dit préoccupé, sur la BBC, que ceux qui financent ce projet sont les Émirats arabes unis, qui sont un gouvernement non démocratique, une dictature, ajoutant que le gouvernement devrait intervenir. La ministre de la culture, Lucy Frazer, s’était déjà inquiétée des risques pour la liberté de la presse d’une prise de contrôle par un fonds émirati, ce qui avait débouché sur une évaluation de l’opération par l’autorité britannique de la concurrence, la CMA, et le régulateur des médias, l’Ofcom.
Ces deux instances doivent remettre vendredi leurs rapports à Mme Frazer.
Une autre affaire délicate
Dans un autre dossier, le gouvernement britannique a estimé, mercredi soir, que la participation d’Emirates Télécommunications Group dans Vodafone, dont il est devenu le premier actionnaire en 2022, représente un risque pour la sécurité nationale et que l’opérateur devra être supervisé sur des dossiers sensibles.
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