Le pape François lors de sa visite à l’école des Humanités de la Sainte Trinité à Baro, proche de Vanimo, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, le 8 septembre 2024. GUGLIELMO MANGIAPANE / REUTERS.
Accueil chaleureux et symbolique à Vanimo
Dans une atmosphère émotive et typiquement colorée, le pape François a été accueilli à Vanimo le 8 septembre 2024. Steven, un habitant dont le visage amaigri reflétait les épreuves de sa communauté, a offert au souverain pontife une coiffe ornée de plumes d’oiseaux de paradis, emblème national. Le geste de Steven, qui après s’être agenouillé a placé le chapeau sur la tête riante du pape, a suscité une salve d’applaudissements parmi les milliers de personnes rassemblées dans cette petite ville du nord de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Le passage du pape François dans les périphéries du monde
La visite de François à Vanimo s’inscrit dans une tournée asiatique qui inclut également Djakarta en Indonésie, Dili au Timor Oriental et Singapour. Vanimo est l’unique étape hors capitale de ce périple. Manifestant une forte volonté de souligner l’importance de ces régions souvent oubliées, le pape souhaite attirer l’attention sur la grande pauvreté des zones rurales de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Dans ces endroits, on manque parfois du strict minimum,
a souligné François, en agressant l’oubli dont ces régions souffrent.
La Papouasie-Nouvelle-Guinée : Entre richesse naturelle et pauvreté persistante
Dotée de ressources naturelles considérables et située à une position géopolitique stratégique, la Papouasie-Nouvelle-Guinée reste pourtant prisonnière de la pauvreté. Malgré son indépendance obtenue en 1975, le pays peine à se développer, avec 40% de sa population vivant sous le seuil de pauvreté et 85% résidant en milieu rural.
Privée de services publics dans de nombreuses régions, cette nation de plus de 600 îles et de plus de 800 langues s’appuie essentiellement sur les Églises catholiques et protestantes pour l’éducation, les soins médicaux et même certains services de transport.
Les défis logistiques d’une visite papale
La préparation de la visite du pape a révélé les défis quotidiens de cette communauté. Le père Alejandro Diaz, missionnaire argentin à Vanimo, a témoigné dans une interview à Vatican News des difficultés locales : interruptions fréquentes de l’électricité, manque de fonds, absence d’infrastructures sanitaires et d’hébergements pour les nombreux fidèles venus des villages environnants. La mission ici est exigeante,
a-t-il déclaré, soulignant la résilience de sa communauté. Pour garantir l’autosuffisance, l’Église a même organisé une chasse, assurant ainsi la nourriture pour les visiteurs. « Avec huit à dix cerfs, on pourra nourrir ceux qui viennent de loin, précise-t-il.
Cette visite papale met en lumière non seulement la foi et la culture vibrante de la Papouasie-Nouvelle-Guinée mais aussi les grands défis sociaux et logistiques auxquels la population est confrontée quotidiennement.
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