M. Nétanyahou a dû le rappeler à l’ordre et le menacer de le limoger pour éviter une crise diplomatique avec le monde arabe.C’est aussi ce que M. Macron a dû rappeler à M. Nétanyahou jeudi soir, avant de le raccompagner à la porte de l’Elysée.
Le 2 février 2023, Emmanuel Macron et Benyamin Nétanyahou se sont retrouvés au Palais de l’Elysée pour un dîner de travail. Malgré une poignée de main et une accolade à la sortie, aucune déclaration n’a été faite. Le Premier ministre israélien avait répondu à une invitation relancée par le Président français après une attaque palestinienne qui a fait sept morts à Jérusalem-Est.
Depuis le retour de M. Nétanyahou au pouvoir, en décembre 2022, Jérusalem et la Cisjordanie sont engagés dans une spirale de répression et de violences. Emmanuel Macron a donc exprimé, sans détour, ses craintes face à la réforme de la justice voulue par le Premier ministre et ses partenaires de gouvernement. Cette réforme menée au pas de charge menace de briser le pouvoir de la Cour suprême et suscite de vastes manifestations à Tel-Aviv.
La France choisit de ne pas suivre l’exemple de Washington, qui avait embarrassé M. Nétanyahou en exprimant à mots couverts ses craintes pour l’Etat de droit en Israël. M. Macron a donc rappelé à M. Nétanyahou, jeudi soir, qu’il était impératif de « traiter » le Premier ministre israélien, de le fréquenter et de l’exposer. Il est le seul « adulte » dans la pièce et c’est à lui de contenir ses troupes.
Cette attitude s’est déjà vérifiée lorsque le ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, s’est rendu sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem. M. Nétanyahou a dû le rappeler à l’ordre et le menacer de le limoger pour éviter une crise diplomatique avec le monde arabe.
A la fin de la soirée, M. Macron a donc rappelé à M. Nétanyahou que la France attend d’Israël une conception commune de la démocratie.
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