Radio Nova, créée par Jean-François Bizot en 1981, était connue pour son esprit libertaire et frondeur. Cependant, depuis son rachat en 2016 par Matthieu Pigasse, les salariés s’inquiètent de perdre cette identité unique, caractérisée par le mépris de la rentabilité. Sous couvert d’anonymat, une quinzaine de salariés et collaborateurs ont exprimé leurs craintes quant au virage que Nova semble prendre à la rentrée, dans l’espoir de reconquérir un nouveau public.
La restructuration de la grille de rentrée est un enjeu majeur, car la plupart des émissions actuelles vont disparaître. Seuls les animateurs Thierry Paret, David Blot et Bintou Simporé échapperaient aux changements, bien que l’avenir de l’émission de Bintou Simporé soit incertain. Les équipes ne connaissent pas encore la date de mise en place de la nouvelle grille, qui aurait dû être officialisée mi-juillet mais qui ne l’est toujours pas.
Depuis longtemps, Radio Nova a délibérément choisi de se démarquer des radios commerciales telles que Europe 2, RTL2 ou NRJ, en proposant une programmation musicale différente. Cependant, certains salariés craignent une uniformisation qui nuirait à l’image de la station. Ils redoutent notamment une intégration plus importante de morceaux pop rock, une réduction des émissions et chroniques ainsi que la disparition des informations à l’antenne.
Le directeur général du groupe Combat, Emmanuel Hoog, est conscient de la situation financière précaire de Radio Nova. En effet, une grande partie des revenus de la station provient de la publicité à l’antenne, dont le prix dépend des audiences. Malheureusement, les derniers résultats de Médiamétrie ont montré une baisse de la durée d’écoute par auditeur, même si l’audience cumulée est restée stable à 0,5%. La direction est donc pressée de réagir afin d’éviter une perte supplémentaire d’auditeurs. Cette urgence s’explique également par le cumul de 4,9 millions d’euros de pertes d’exploitation depuis 2018.
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