La vidéosurveillance algorithmique sera expérimentée lors de manifestations sportives, récréatives ou culturelles exposées à des risques d’actes de terrorisme ou d’atteintes graves à la sécurité des personnes. Cette décision a été prise grâce au projet de loi « relatif aux JOP et portant diverses autres dispositions », qui a déjà été adopté par le Sénat. La ministre des sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, avait avancé « quelque vingt-cinq garanties » lors de son audition à l’Assemblée nationale en mars. Toutefois, mercredi 22 mars, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a révélé que la mise en œuvre de cette technique disposait de « vingt-huit garanties » et a présenté l’ensemble des mesures d’encadrement en détail.
La vidéosurveillance algorithmique sera mise en place pour les Jeux Olympiques de 2024 et pour les manifestations sportives, récréatives ou culturelles exposées à des risques de terrorisme ou d’atteintes graves à la sécurité des personnes. La surveillance commencera dès la promulgation de la loi et se poursuivra jusqu’à la fin de décembre 2024.
Les précautions prises par le gouvernement n’ont pas été suffisantes pour apaiser les inquiétudes des élus de gauche. Ils ont émis des critiques quant à la section de la loi autorisant l’expérimentation du traitement algorithmique. Elisa Martin, du parti La France insoumise, a souligné que « le respect de la vie privée va quand même en prendre un sacré coup ». Elle a ajouté que la définition donnée au « comportement anormal » que les systèmes de vidéosurveillance algorithmiques sont censés détecter était floue. Cependant, Gérald Darmanin a expliqué que cet outil sera un moyen d’aider les forces de l’ordre à réagir dans des situations comme les départs de feu, les goulots d’étranglement, les colis abandonnés ou les mouvements de foule.
L’utilisation de la reconnaissance faciale et du traitement biométrique a été catégoriquement rejetée, mais les membres de gauche ne sont pas convaincus. Lisa Belluco du parti Europe Ecologie-Les Verts a souligné que l’algorithme permettrait de reconnaître des personnes sans les identifier. Cet argumentaire a également été soulevé par une quarantaine d’eurodéputés, majoritairement issus des groupes Verts, S&D (sociaux-démocrates) et Gauche unitaire, qui ont écrit à leurs homologues français pour leur demander de s’opposer au vote de cet article 7.
Malgré cela, le projet de loi a été adopté par l’Assemblée nationale, suscitant l’indignation des membres de gauche. Ugo Bernalicis, de La France insoumise, a déclaré que la France risquait d’entrer en conflit avec la loi européenne à venir sur l’intelligence artificielle, ce qui a été vivement contesté par Philippe Latombe du MoDem.
Mots-clés : vidéosurveillance algorithmique, manifestations sportives, politique, Sécurité publique.