La Suède fait face à un grave problème diplomatique à quelques jours seulement du sommet de l’OTAN à Vilnius. En effet, le président turc Recep Tayyip Erdogan a exprimé son indignation suite à l’autodafé du Coran qui a eu lieu devant la plus grande mosquée de Stockholm, perpétré par un réfugié irakien. Ce geste a provoqué un tollé dans le monde musulman et risque de compromettre la candidature de la Suède à l’adhésion à l’Alliance transatlantique.
Le président turc a dénoncé cette insulte envers les musulmans et a déclaré que les Occidentaux devaient comprendre que cela ne relevait pas de la liberté d’expression. En Irak, des manifestants ont également réagi en forçant l’entrée de l’ambassade suédoise à Bagdad. Bien que les forces gouvernementales irakiennes aient rapidement dispersé les manifestants, cet épisode risque d’enflammer davantage la situation au Moyen-Orient.
Plusieurs pays, dont la Jordanie, l’Arabie saoudite et l’Irak, ont convoqué les ambassadeurs suédois en poste dans leur capitale pour exprimer leur colère. Le Maroc a même rappelé son ambassadeur à Stockholm, condamnant cet acte comme étant « offensant et irresponsable ». Le premier ministre suédois, Ulf Kristersson, a quant à lui jugé que brûler le Coran était légal mais inapproprié.
Il convient de rappeler qu’en janvier dernier, un extrémiste de droite suédo-danois avait déjà brûlé un exemplaire du Coran devant l’ambassade de Turquie à Stockholm, ce qui avait entraîné une première crise diplomatique avec Ankara. À l’époque, la police suédoise avait autorisé le rassemblement, mais avait par la suite rejeté toutes les nouvelles demandes, invoquant le risque d’attentats. Les manifestants avaient fait appel de cette décision et avaient obtenu gain de cause en juin dernier.
C’est sur la base de cette décision judiciaire que la police a approuvé la demande de Salwan Momika, l’auteur du deuxième autodafé. Salwan Momika est un Irakien de 37 ans réfugié en Suède. Il fait désormais l’objet d’une plainte pour incitation à la haine raciale.
Cette affaire soulève une série de questions sur la liberté d’expression, les limites à fixer et les conséquences diplomatiques et sociales de tels actes. Les autorités suédoises doivent désormais gérer cette crise de manière délicate et trouver des solutions pour préserver les relations diplomatiques avec les pays concernés.
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