Affaire Pita Limjaroenrat: suspension recommandée par la commission électorale thaïlandaise
Une affaire délicate secoue actuellement le royaume de Thaïlande, à quelques jours du vote pour désigner le nouveau chef de gouvernement. En effet, la commission électorale thaïlandaise a récemment recommandé la suspension du député réformiste Pita Limjaroenrat, qui avait remporté les législatives en mai et était candidat au poste de Premier ministre. Ce dernier risque désormais un procès devant la Cour constitutionnelle et une éventuelle disqualification.
Cette enquête menée par la commission électorale porte sur les actions que Pita Limjaroenrat détenait dans une chaîne de télévision durant la campagne. Or, le code électoral thaïlandais interdit formellement aux candidats de posséder des parts dans des médias d’information. Ainsi, le député de 42 ans, également à la tête du parti Move Forward, risque de graves conséquences, allant de la prison à la perte de son siège parlementaire, ainsi qu’à une inéligibilité pendant vingt ans. Cependant, Pita Limjaroenrat se défend de toute manœuvre illégale.
Le président de la commission électorale, Ittiporn Boonprakong, a confirmé cette recommandation de suspension mercredi dernier, soulignant que le parti de Pita Limjaroenrat avait pourtant remporté les élections législatives en mai. La commission électorale a par la suite transmis les conclusions de son enquête à la Cour constitutionnelle, qui devra décider si elle accepte de se saisir de cette affaire.
Ainsi, la victoire de Pita Limjaroenrat aux élections législatives ne lui garantit pas automatiquement le poste de Premier ministre. Ses problèmes judiciaires ainsi que l’opposition des sénateurs favorables à l’armée qui les a nommés compromettent ses chances. En cas d’échec lors du vote, de nouveaux tours seront organisés, avec la possibilité d’émergence d’un candidat plus consensuel à la place du vainqueur initial des législatives.
La Thaïlande a déjà connu de nombreuses crises politiques, entre interventions de l’armée et de la justice, et grandes manifestations populaires. Ce pays, qui a été le théâtre d’une douzaine de coups d’État réussis depuis la fin de la monarchie absolue en 1932, a souvent été le lieu de tensions politiques. La Cour constitutionnelle, impliquée dans plusieurs de ces épisodes, notamment en destituant la première ministre Yingluck Shinawatra en 2014, fait face aujourd’hui à une nouvelle affaire sensible.
En 2020, les juges constitutionnels ont également dissous le parti d’opposition Future Forward, ce qui a provoqué des manifestations de la part de milliers de jeunes réclamant une réforme en profondeur de la monarchie. Ainsi, cette affaire Pita Limjaroenrat met une fois de plus en lumière les tensions politiques qui secouent régulièrement la Thaïlande.
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