La République autoproclamée du Haut-Karabakh prendra fin. Le président de cette enclave, Samvel Chahramanyan, a annoncé sa dissolution dans un décret publié le jeudi 28 septembre. Cette décision historique marque la défaite totale des autorités séparatistes, suite à l’offensive victorieuse de Bakou sur ce territoire du Caucase. Le Haut-Karabakh était au cœur d’un conflit vieux de plus de trente ans. Le décret prévoit la dissolution de toutes les institutions et organisations étatiques d’ici au 1er janvier 2024, ce qui signifie que la République du Haut-Karabakh cessera d’exister à cette date.
La population de l’enclave, y compris ceux qui se trouvent à l’extérieur du territoire, est invitée à prendre une décision indépendante et individuelle sur la possibilité de rester ou de retourner dans le Haut-Karabakh en lisant les conditions de réintégration proposées par la République d’Azerbaïdjan. Cette décision a été prise en tenant compte de la situation militaro-politique complexe et en ayant pour priorité la garantie de la sécurité physique et des intérêts vitaux du peuple d’Artsakh (appellation arménienne du Haut-Karabakh).
Ce décret précise également qu’un accord a été conclu entre le commandement du contingent russe de maintien de la paix et les représentants de la République d’Azerbaïdjan. Cet accord vise à assurer un passage libre, volontaire et sans entrave pour les résidents du Haut-Karabakh, y compris les militaires qui ont déposé les armes. Le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, a également affirmé que les droits des Arméniens du Haut-Karabakh seraient garantis par l’État azerbaïdjanais. Il a souligné que les habitants du Haut-Karabakh, quelle que soit leur ethnie, sont des citoyens de l’Azerbaïdjan.
Cependant, les 120 000 Arméniens de l’enclave ne croient pas à cette promesse de « réintégration pacifique » faite par le président azerbaïdjanais. Ils sont convaincus qu’il est impossible de vivre avec leurs ennemis et sont effrayés par l’arrivée des soldats azerbaïdjanais dans l’enclave. Depuis le début des évacuations, ils fuient en masse vers l’Arménie. Olesya Vartanyan, chercheuse au centre de réflexion International Crisis Group, souligne que cet exode est le résultat de l’absence d’un véritable débat sur la coexistence avec les Arméniens locaux.
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