Le président américain Joe Biden se heurte à des défis de taille lors de sa visite en Israël. En effet, ses alliés arabes ne lui ont pas réservé un accueil chaleureux, voire l’ont carrément snobé. Le roi de Jordanie Abdallah et le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi ont préféré boycotter le mini-sommet auquel le président américain devait participer à Amman. Même le président palestinien, Mahmoud Abbas, a rapidement regagné Ramallah pour décréter un deuil national, alors que Gaza pleure ses morts de l’hôpital Al-Ahli.
Malgré les rebuffades de ses alliés arabes, Joe Biden a tout de même pris son envol vers Israël dans la nuit du mardi au mercredi 18 octobre, mais son voyage a été tronqué et il ne se rendra qu’à Tel-Aviv. Cette décision met en évidence le malentendu persistant de la région vis-à-vis du soutien inconditionnel des États-Unis à Israël. Alors que ces derniers ne se préoccupent pas de savoir qui, des factions palestiniennes ou de l’État juif, a tiré sur l’hôpital, les Arabes ne voient que des victimes palestiniennes. À Tel-Aviv, Joe Biden est accueilli avec beaucoup d’enthousiasme et de gratitude. Il a d’ailleurs rencontré dès vendredi des familles d’otages du Hamas, avant même de rencontrer le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Cette démarche vise à rassurer un pays qui s’est senti abandonné par son gouvernement et ses forces de sécurité après l’attaque du 7 octobre.
L’entourage de Joe Biden affirme qu’il posera des questions difficiles à ses « amis » israéliens concernant le blocage persistant de l’aide humanitaire à Gaza, le sort des otages et les risques de l’opération terrestre en préparation contre la bande de Gaza. Si le gouvernement israélien a clairement exprimé son intention d’anéantir les forces militaires du Hamas et son gouvernement, il n’a révélé aucun plan concernant l’après. Selon la presse israélienne, le président américain devrait poser ces questions directement au sein même du cabinet de guerre restreint qui dirige les opérations autour de Benjamin Netanyahou. Cette situation rappelle la guerre du Kippour de 1973, lorsque Henry Kissinger, alors secrétaire d’État américain, s’était assis aux côtés de la première ministre israélienne Golda Meir au sein du cabinet de sécurité.
Le secrétaire d’État américain Anthony Blinken a été invité à participer aux réunions de ce cabinet de guerre. Après une visite mouvementée à Amman, il a passé une partie de sa matinée en tête-à-tête avec Benjamin Netanyahou à Jérusalem. Puis, il s’est rendu au quartier général de l’armée à Tel-Aviv, où il s’est installé dans un bureau voisin de celui où le Premier ministre israélien se réunissait avec d’autres ministres. Les discussions entre les deux hommes ont duré jusqu’à trois heures du matin.
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