Les Etats-Unis sont confrontés à une fuite massive de documents confidentiels sur plusieurs messageries et réseaux sociaux, portant notamment sur des pays alliés tels que l’Ukraine ou Israël. Cette situation a été prise en charge par la police fédérale (FBI) ainsi que par le Pentagone dès le vendredi 7 avril, au lendemain de la publication initiale du New York Times. Bien que l’origine, l’ampleur de cette fuite, ainsi que l’authenticité de l’ensemble des documents, restent inconnues, certains d’entre eux ont été qualifiés de « NOFORN », c’est-à-dire ne pouvant être partagés avec des ressortissants étrangers. Selon le Washington Post, qui a pu étudier une cinquantaine de ces notes, elles proviendraient de tous les services américains les plus stratégiques.
Les informations confidentielles, touchant aussi bien le Moyen-Orient que la Chine ou la Corée du Sud, rendent vulnérable l’Ukraine, en raison de la préparation de sa contre-offensive militaire. Dans une partie des statistiques, les effectifs et les pertes des deux côtés semblent avoir été altérées, indiquant une possible opération d’intoxication informationnelle de la part de Moscou. Ce « bluff » a été commenté de manière critique par Mykhailo Podolyak, un haut responsable ukrainien.
De nombreux autres documents contiennent des informations opérationnelles spécifiques, liées aux forces en présence dans le Donbass. Ils permettent également de voir la qualité exceptionnelle des informations dont disposent les Américains sur les opérations et les frappes russes, mais aussi sur les activités du GRU, le service de renseignement militaire russe.
En raison des risques d’instrumentalisation et de manipulation, ainsi que de l’impossibilité de vérifier leur contenu, Le Monde ne peut citer des éléments précis des notes en circulation sur les réseaux sociaux. Toutefois, la situation demeure préoccupante, compte tenu de la nature sensible des informations en question.
Mots-clés : Fuite de documents, Messageries, Réseaux sociaux, FBI, Pentagone, Ukraine.