Plus de huit années de guerre cruelle, qui ont coûté la vie à des centaines de milliers de personnes et déplacé des millions d’autres, pourraient finalement prendre fin au Yémen. Le gouvernement et les rebelles ont libéré un nouveau groupe de détenus dimanche 16 avril, lors du troisième et dernier jour d’un vaste échange de prisonniers entamé vendredi. Des avions affrétés par le Comité international de la Croix-Rouge ont transporté les ex-détenus des deux camps entre la capitale Sanaa, aux mains des insurgés depuis 2014, et Marib, dernier bastion du pouvoir dans le nord du Yémen. Des journalistes condamnés à mort figuraient également parmi les personnes libérées. En tout, environ 900 prisonniers ont été libérés dans un accord conclu en mars en Suisse entre le gouvernement soutenu par une coalition militaire saoudienne et les rebelles houthistes, qui sont proches de l’Iran.
Cet échange de prisonniers est le plus important depuis la libération de plus de 1 000 prisonniers en octobre 2020. L’événement s’inscrit dans un contexte d’espoir de paix grandissant dans cette région du monde ravagée par la guerre. La semaine dernière, une délégation saoudienne, accompagnée de médiateurs omanais, s’était rendue à Sanaa pour des pourparlers visant à relancer la trêve et à jeter les bases d’un cessez-le-feu plus durable. Les discussions ont été jugées positives et de nouveaux pourparlers sont prévus après l’Aïd-el-Fitr.
En mars, l’Arabie saoudite et l’Iran, qui étaient auparavant des ennemis jurés, ont annoncé leur intention de rétablir leurs relations diplomatiques après sept ans de rupture. Cette annonce a ravivé les espoirs de paix dans le pays, qui est considéré comme le plus pauvre de la péninsule Arabique. Le conflit yéménite a plongé le pays dans l’une des pires crises humanitaires au monde, avec des épidémies, le manque d’eau potable et la faim aiguë.
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