À l’occasion de la fashion week de Paris pour la collection automne-hiver 2025-2026, les marques réinterprètent des idées ancestrales sur le vêtement et son rôle protecteur. Inspirés par l’essai de Virginia Woolf, Une chambre à soi, les créateurs proposent des vestiaires qui permettent aux femmes de s’affirmer tout en se sentant à l’aise. Entre audace, douceur et références au passé, ces nouvelles collections transforment nos perceptions de la mode. Explorons les principaux défilés et l’innovation apportée par des designers comme Chemena Kamali, Julien Dossena et d’autres.
Abordons tout d’abord le discours de Chemena Kamali, qui, depuis son arrivée chez Chloé en 2023, réinvente les styles tout en gardant en ligne de mire l’héritage de la marque. L’accent a été mis sur des pièces emblématiques comme les robes à volants et les manteaux drapés. Mais pour son dernier défilé, elle a fait preuve d’une audacieuse évolution. Bien que le style bohème chic demeure dominant, l’incorporation d’éléments plus structurés a donné une nouvelle dimension à sa collection. Ces modèles, comprenant des pantalons en cuir et des vestes ornées de fourrure, témoignent d’une volonté de réinterpréter le passé tout en apportant sa touche personnelle.
Une mode en mouvement
D’une révélation à l’autre, Julien Dossena, à la tête de Rabanne, a également mis l’accent sur la dynamique du mouvement dans ses créations. Au Palais de l’Unesco, sa collection se distingue par des pièces qui semblent danser au rythme de la démarche de celles qui les portent. « Je voulais que chaque mouvement fasse un peu exploser le vêtement, »
explique-t-il. Des manteaux ceinturés ornés de pompons de fausse fourrure ou des blouses ornées de confettis illustrent sa volonté de fusionner l’extraordinaire du vêtement et de l’intime. Dossena réussit brillamment à capter l’essence d’un vêtement, à la fois confortable et audacieux, capable de réconforter dans une période tumultueuse.
Des inspirations écologiques et personnelles
Dans une approche distincte, Ellen Hodakova Larsson, lauréate du prix LVMH 2024, présente une collection inspirée par la nature qui nous entoure. « J’ai voulu retranscrire l’énergie que je ressens quand je marche avec mon chien dans les champs… »
, dit-elle. Sa mode conceptuelle, élaborée à partir de tissus dormants ou vintage, reflète un désir d’authenticité. Les silhouettes qu’elle propose, allant de pantalons de costume remaniés à des manteaux arborés d’éléments ludiques, vont de pair avec son idée d’une mode qui célèbre à la fois la robustesse et la délicatesse de l’être humain.
Un métissage culturel
Isabel Marant, reconnus pour son style inimitable, propose elle aussi une vision dynamique de la femme moderne : « On avait envie d’imaginer une fille très active… avec cette allure un peu new wave, un peu grunge »
, déclare Kim Bekker, codirectrice artistique. Avec des looks inspirés des rues de Londres et de Paris, les mannequins défilent avec une énergie palpable. Marant incarne cette femme moderne qui s’habille pour elle-même et pour les autres femmes, délaissant le regard masculin tout en célébrant les différentes facettes de sa personnalité.
Exploration d’un monde sans limites
Daniel Roseberry, directeur artistique de Schiaparelli, élargit les horizons en concevant une garde-robe qui efface les frontières entre les genres. Plongeant dans un univers où la mode n’a pas de sexe, il imagine des pièces qui allient styles masculins et féminins de manière exagérée, tels que des costumes cintrés accentués par des détails masculins. Pour lui, l’essentiel est que « les femmes s’habillent pour elles-mêmes »
, remettant en question les attentes traditionnelles.
Ces défilés de Paris révèlent un univers de créativité et d’émotion où la mode devient un moyen d’expression et un résistant rempart face aux incertitudes du monde actuel. La vision d’une mode protectrice, inspirée par le désir des femmes de se sentir à la fois puissantes et sensibles, guide ces designers vers une nouvelle façon de voir le monde de l’habillement.
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