Jacques Bloch, matricule 85235, a vécu la pire des situations imaginables. Déporté à Buchenwald pour ses origines juives et son engagement en tant que Résistant, il a dû affronter une attente fébrile entre la vie et la mort. Dans ce camp de concentration, il écrivait des poèmes sur des bouts de papier chipés à l’administration nazie pour se sentir encore un être humain.
Né à Paris le 7 juillet 1924, dans une famille originaire d’Alsace-Lorraine, il a été arrêté sous son nom de maquisard, Jacques Binet, cultivateur dans la Creuse. Cette fausse identité lui a donné une maigre chance de survivre. Sa famille s’était réfugiée dans un village d’Indre-et-Loire, mais Jacques avait rejoint le maquis en février 1944, aidé par un cousin de son père, Marc Bloch, grand historien et grand résistant.
Dans la première compagnie franche FFI de la Creuse, il a participé à la libération de Guéret au lendemain du Débarquement. Gravement blessé au bras par une rafale de mitrailleuse, il a dû être amputé.
Jacques Bloch est mort à Paris, le 28 janvier à l’âge de 98 ans. Il avait conservé le triangle rouge des déportés politiques marqués du « F » de sa nationalité, ainsi qu’un bout de tissu avec son matricule et quelques trophées ramenés d’Allemagne.
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