Des militaires israéliens ont récemment été confrontés aux terribles événements du 7 octobre 2023, après avoir visionné une vidéo détaillant les attaques du Hamas, au kibboutz de Réïm, le 11 septembre 2024. Cette tragédie a mis en lumière des dysfonctionnements critiques au sein des services de renseignement israéliens. Non seulement les manquements ont été notables avant et pendant l’attaque, mais ils soulignent également un système de sécurité dans son ensemble qui mérite d’être examiné. Malgré l’ampleur des échecs, aucun responsable politique ou militaire, y compris le Premier ministre Benyamin Nétanyahou, n’a pour l’instant montré de volonté d’initier une enquête officielle, en particulier tant que le conflit perdure.
La faiblesse des réponses initiales a été corroborée par une enquête préliminaire menée par l’armée en juillet 2023, qui a mis en évidence une organisation défaillante. De plus, une autre enquête a vu le jour en décembre, lancée par le contrôleur d’État, un close ally de Nétanyahou. Toutefois, cette investigation a été stoppée par le procureur général, qui a prétexté que celle-ci pouvait entraver l’effort de guerre. Cette procédure est née d’une demande formulée par l’association Mouvement pour un gouvernement de qualité, un groupe qui œuvre contre la corruption et les abus de pouvoir, aspirant à la création d’une commission d’enquête indépendante.
Des responsables militaires haut placés ont promis des changements suite à ces événements tragiques. En avril, Aharon Haliva, le général en chef du renseignement militaire, a été le premier à reconnaître sa part de responsabilité dans cet échec sécuritaire et a annoncé sa démission. Par la suite, plusieurs autres officiers, dont le commandant de la division de Gaza, ont suivi ce mouvement. Telles des dominos, ces prises de responsabilité illustrent une tentative de rétablir une certaine forme de responsabilité au sein des institutions israéliennes. En parallèle, des révélations précises, notamment celles du New York Times le 30 novembre 2023, ont révélé que les renseignements israéliens avaient reçu des informations cruciales sur un plan d’attaque, dénommé “Mur de Jéricho”, un an avant le jour J.
Le climat de méfiance a été exacerbé par des alertes qui avaient été soulevées juste avant la catastrophe. Le 6 octobre, une guetteuse a remarqué un comportement suspect d’un chef du Hamas, Ali Al-Qadhi. Elle a rapporté qu’il semblait se préparer à un assaut imminent. Cependant, cette alerte a été négligée par les supérieurs, qui étaient convaincus qu’il s’agissait d’exercices d’entraînement habituels. Lors d’un événement tragique qui a suivi, le Hamas a frappé avec une violence sans précédent Israël.
Ces incidents soulèvent des questions fondamentales quant à la préparation et à la réactivité des services de sécurité israéliens. Alors que la situation demeure instable, l’appel à une enquête indépendante prend de plus en plus d’importance, tant pour éviter que de telles tragédies ne se reproduisent que pour restaurer la confiance du public envers ses institutions.
Mots-clés: Israël, Hamas, échec du renseignement, commission d’enquête, sécurité nationale