jeudi 21 novembre 2024
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Fabrication automobile au plus bas: le Royaume-Uni enregistre un record de 64 ans

À l’usine Halewood de Ford, à Liverpool, dans le nord-ouest de l’Angleterre, le 18 octobre 2021, Mike Hawes, le directeur de la Society of Motor Manufacturers and Traders, qui représente l’industrie automobile britannique, a déclaré : « On vient de passer trois années horribles. ». Les statistiques dévoilées jeudi 26 janvier montrent que 775 000 véhicules sont sortis des chaînes de montage du pays en 2022, ce qui est le plus bas depuis 1956. Cela représente une baisse de presque 10 % par rapport à 2021, elle-même année catastrophique, et de 40 % par rapport à 2019, avant la pandémie.

La raison principale du choc est partagée dans le monde entier : les difficultés d’approvisionnement en pièces détachées, et tout particulièrement en puces électroniques. Aujourd’hui, au Royaume-Uni, pour acheter certains véhicules, il faut patienter jusqu’à un an dans le pire des cas. Mais les maux de l’industrie automobile britannique sont bien plus profonds, avec de fortes complications provoquées par le Brexit, un important retard pris dans le tournant vers les véhicules électriques et un gouvernement sans stratégie.

Le Royaume-Uni a connu deux fermetures d’usines qui ont particulièrement touché la production des véhicules. A l’été 2021, l’usine Honda de Swindon, dans le sud-ouest de l’Angleterre, a définitivement arrêté de tourner. Elle fabriquait essentiellement un modèle sur le déclin, la Civic, notamment des diesel, et nécessitait d’importants investissements pour la mettre à jour. En partie à cause du Brexit, qui rendait les relations commerciales avec l’Union européenne (UE) incertaines, la marque japonaise a décidé, en 2019, de ne pas continuer. De son côté, l’usine Vauxhall d’Ellesmere Port (nord-ouest de l’Angleterre) a arrêté, au printemps 2022, la production de l’Astra, également un véhicule vieillissant.

Le Royaume-Uni a pris du retard dans le virage vers l’électrique. Certes, 30 % de sa production concerne désormais des véhicules électriques ou hybrides. Mais le pays ne compte, pour l’instant, qu’un seul investissement dans une grande usine de batteries, dite « gigafactory », celle d’Envision, qui doit ouvrir en 2025, accolée à l’usine Nissan du nord de l’Angleterre.

Selon Mike Hawes, « on voit une hausse du protectionnisme à travers le monde, avec l’Inflation Reduction Act aux Etats-Unis [qui accorde des subventions pour les voitures électriques qui sont construites sur place] et l’Europe qui prépare une riposte. Le Royaume-Uni doit définir une vision pour faire face ».

L’industrie automobile britannique est confrontée à de nombreux défis. Afin de réussir à les surmonter, le Royaume-Uni doit mettre en place une stratégie claire et se tourner vers l’avenir des véhicules électriques.

Mots-Clés: Mike Hawes, Royaume-Uni, Union Européenne, Honda, Vauxhall, Brexit, Électrique, Ellesmere Port, Swindon, Liverpool.

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