Sheba, une tigresse de 8 ans, a été abattue mercredi 18 janvier après avoir encore tué un chien et avoir été recherchée pendant quatre jours près de Johannesburg, en Afrique du Sud. « On n’avait pas d’autre choix que de l’éliminer », a déclaré Mandy Gresham, un représentant de la communauté locale qui a participé aux recherches. « Le danger était devenu trop grand ».
Sheba, qui était gardée comme animal de compagnie, avait déjà attaqué sur son passage un homme de 39 ans, qui a survécu, et tué d’autres chiens et une biche. Elle avait échappé à son propriétaire après qu’un inconnu a coupé la clôture d’une propriété privée.
En Afrique du Sud, il est interdit de posséder un lion comme animal domestique, mais les tigres sont autorisés, au grand dam des organisations de protection des animaux qui réclament une nouvelle loi. Cette législation proscrit en effet la détention d’espèces indigènes ; et le tigre, qui n’est pas endémique en Afrique du Sud, est considéré comme un animal exotique. « Garder un tigre comme animal de compagnie est tout simplement de la cruauté envers les animaux », a déploré Smaragda Louw, directrice de l’ONG Ban Animal Trading.
Ces dernières années, les élevages de tigres se sont multipliés à l’intérieur du pays, nourrissant le commerce lucratif de vente à des zoos, mais aussi le marché noir de peaux et d’os, notamment prisés en Asie pour les produits de luxe et dans la médecine traditionnelle. « Nous demandons aux autorités de mettre fin à l’élevage des tigres, car si c’était interdit, tout ceci ne se produirait pas », a souligné Elize Parker, de l’ONG de défense des animaux Four Paws.
L’Afrique du Sud est aussi connue pour autoriser l’élevage controversé de lions destinés à satisfaire de riches chasseurs de trophées. Selon Four Paws, près de 10 % de la population mondiale de tigres (soit 359 spécimens) ont été exportés d’Afrique du Sud entre 2011 et 2020. La mort de Sheba est une triste preuve de la nécessité de modifier les lois concernant la possession d’animaux exotiques.
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