La situation économique actuelle est difficile pour de nombreuses entreprises, qui se retrouvent avec des factures impayées et des problèmes de trésorerie. Catherine Guerniou, PDG de La Fenêtrière, une entreprise du bâtiment, explique que son entreprise a environ 30 000 euros de factures en souffrance, ce qui représente environ 12% de son chiffre d’affaires mensuel. Elle constate que les trésoreries se tendent, notamment en raison de la baisse d’activité et des charges plus lourdes pour les entreprises.
Mais ce ne sont pas seulement les entreprises du bâtiment qui sont touchées. Martin M., propriétaire d’une petite entreprise de menuiserie, raconte qu’il a réalisé du mobilier pour un restaurant en gestation à Paris, mais qu’il n’a été payé que 40% de la facture totale. Les autres prestataires du chantier sont dans la même situation, avec une ardoise totale d’environ 400 000 euros. Cette perte de trésorerie est très compliquée pour Martin, qui craint de devoir licencier du personnel.
Ces exemples ne sont pas isolés. De nombreuses entreprises, malgré une activité plutôt bonne, se retrouvent en difficulté financière. Elles doivent rembourser les prêts garantis par l’État et régler les arriérés fiscaux et sociaux accumulés pendant la période du Covid-19. Faute de pouvoir obtenir des prêts auprès des banques, elles utilisent les délais de paiement comme variable d’ajustement. Ainsi, selon l’Observatoire des délais de paiement, les règlements en France se font en moyenne à 11,9 jours, soit une augmentation par rapport à 2019 (10 jours). Pendant le pic de la crise sanitaire, les délais de paiement ont même dépassé 15 jours. La France fait tout de même partie des bons élèves de l’Europe en terme de délais de paiement.
Cependant, cette moyenne masque des disparités entre les petites et les grandes entreprises. Les grands groupes ont tendance à augmenter leurs délais de paiement, au détriment des petites entreprises qui n’ont souvent pas d’autres choix que de payer rapidement pour ne pas compromettre leur approvisionnement. Franck Allali, spécialiste du recouvrement de créances, explique qu’il y a « 12 milliards d’euros dans les caisses des grands comptes, qui font de la trésorerie dessus, alors que cela devrait aller dans celles des petites ». Cette situation freine la fluidité de l’économie.
Il est donc crucial de trouver des solutions pour aider les petites entreprises à faire face à leurs problèmes de trésorerie. Le médiateur des entreprises, Pierre Pelouzet, plaide pour que les grands comptes paient rapidement leurs fournisseurs, afin de stimuler l’économie et de soutenir les entreprises fragiles. Il est également important que les autorités publiques continuent à mettre en place des mesures de soutien financier pour ces entreprises.
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