Les travailleurs en grève chez Boeing ont célébré, le lundi 4 novembre 2024, l’approbation d’un nouvel accord avec la direction de l’entreprise, marquant la fin d’un conflit social intense. Après avoir rejeté deux propositions antérieures, le syndicat IAM-District 751 a finalement validé avec 59 % des voix un accord prévoyant une augmentation salariale substantielle, sans toutefois mener au rétablissement des anciennes conditions de retraite. Cet accord met fin à une grève qui a duré plus de sept semaines et qui a coûté plus de 10 milliards de dollars à Boeing et à ses fournisseurs.
Les travailleurs de la région de Seattle, majoritairement impliqués dans l’assemblage des modèles phares de Boeing tels que le 737 MAX, le 767 et le 777, vont ainsi retourner au travail. Lors d’une conférence de presse, Jon Holden, président de l’IAM-District 751, a évoqué le soulagement ressenti par les grévistes : « La grève va prendre fin et il nous appartient maintenant de reprendre le travail et de commencer à construire les avions. » Ce nouvel accord stipule une revalorisation salariale de 38 % sur quatre ans, bien que le syndicat espérait une hausse de 40 % et le rétablissement d’un régime de retraite à montant garanti.
La grève a été particulièrement difficile pour Boeing, qui a subit un manque à gagner estimé à environ 100 millions de dollars par jour. Elle a également eu des répercussions sur ses fournisseurs, avec un coût total évalué à 11,56 milliards de dollars, rendant cette grève la plus coûteuse de ce siècle aux États-Unis. Kelly Ortberg, nouveau directeur général de Boeing, a exprimé sa satisfaction face à la conclusion de cet accord, déclarant : « Les mois écoulés ont été difficiles pour nous tous. » Il a souligné l’importance de cette entente pour l’avenir de la société.
Les attentes des travailleurs et les réalités du contrat
Bien que l’accord stipule une augmentation significative des salaires, de nombreux travailleurs, comme Mike Corsetti, inspecteur qualité depuis treize ans, ont exprimé leur mécontentement concernant l’absence de rétablissement d’un régime de retraite à montant garanti. « Je pense que Boeing peut faire mieux, » a-t-il affirmé. Il est crucial de noter que 42 % des membres du syndicat bénéficiaient de ce type de pension avant son remplacement en 2014 par un système par capitalisation jugé moins avantageux.
Pour Boeing, un retour au système de retraite précédent est inenvisageable, car il serait jugé « excessivement cher ». Les négociations ont mis en lumière les défis auxquels l’entreprise est confrontée dans un marché compétitif, où la pression pour améliorer l’expérience des employés tout en maintenant la viabilité économique est forte.
Les conséquences économiques de la grève
Cette grève a profondément affecté les opérations de Boeing, notamment sur la production de l’avion vedette 737 MAX, ainsi que sur plusieurs programmes militaires. Les clients, comme le patron de Ryanair, Michael O’Leary, ont exprimé leur inquiétude face aux retards engendrés par le conflit. « Les retards de livraison vont me priver de quinze millions de passagers en 2024 et 2025, » a-t-il prédit. Les conséquences de cette grève se font également sentir du côté des investisseurs, la société ayant dû lever des fonds considérables pour faire face à cette crise.
Retour à la normale : un défi à relever
Avec la fin des hostilités, Boeing doit désormais redémarrer ses chaînes de production. Selon le syndicat, les employés peuvent reprendre leurs fonctions dès mercredi, avec un retour complet prévu d’ici le 12 novembre au plus tard. Cependant, il est probable que certains d’entre eux devront suivre une formation de remise à niveau en raison du temps écoulé durant la grève.
Le défi majeur pour Boeing consiste à se remettre rapidement sur pied et à retrouver son rythme de production habituel. Cela passe par l’impératif de rétablir la confiance des clients et des investisseurs. Le président des États-Unis, Joe Biden, a salué l’accord comme un exemple de l’efficacité de la négociation collective, affirmant qu’il est vital pour l’économie américaine.
Les implications de cet accord sont nombreuses, et son importance pour l’avenir de Boeing pourrait façonner le paysage de l’industrie aéronautique pour les années à venir.
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