samedi 27 juillet 2024
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Violences sur un détenu: 3 surveillants condamnés avec sursis et interdiction d’exercer

Trois surveillants pénitentiaires de la maison d’arrêt de Strasbourg, poursuivis pour des violences sur un détenu, ont été condamnés jeudi 12 octobre à des peines de six à dix-huit mois de prison avec sursis, et à une interdiction définitive d’exercer pour l’un d’eux.

Le 21 février Romain G., 33 ans, et Davy B., 35 ans, s’en étaient pris physiquement à un détenu qui venait d’arriver en détention provisoire, et qui avait ensuite été placé en quartier disciplinaire. Ils ont assuré avoir agi pour empêcher l’agression d’une collègue.

Un examen médico-légal avait révélé 23 blessures sur le détenu, dont huit au visage, et une fracture de la malléole, entraînant une interruption totale de travail (ITT) de cinquante jours. Ces faits sont très graves et montrent la violence à laquelle ce détenu a été exposé lors de cette altercation.

Pour ces actes de violence, les deux surveillants encouraient jusqu’à sept ans de prison. Il est important de noter que le système pénitentiaire est censé être un lieu de réinsertion et de protection pour les détenus. Des comportements violents de la part des surveillants ne peuvent en aucun cas être tolérés.

Le même Romain G. et Estelle G., 32 ans, étaient également poursuivis pour faux et complicité de faux en écriture publique, pour le rapport d’incident rédigé après les faits. Il s’agit d’une infraction grave passible de dix ans d’emprisonnement.

Le tribunal correctionnel de Strasbourg a condamné Davy B. et Estelle G. à six mois de prison avec sursis, tandis que Romain G. a écopé de dix-huit mois de prison avec sursis. De plus, ce dernier a également été interdit définitivement d’exercer sa profession de surveillant pénitentiaire et a reçu deux ans d’inéligibilité.

Il est regrettable que la peine complémentaire d’inéligibilité n’ait pas été prononcée pour les deux autres surveillants. Le tribunal a estimé que cette peine était « disproportionnée » et les empêcherait de reprendre leurs fonctions. Cependant, cela envoie un mauvais message aux personnels pénitentiaires en laissant entendre que la protection d’un collègue justifie des actes de violence.

L’avocate des trois surveillants, Laure Etienney, a réagi en déplorant cette décision et en soulignant que cela envoie un message négatif aux personnels pénitentiaires. Elle estime que les agents ont voulu protéger une collègue et que cette condamnation décourage leur volonté d’intervenir dans de telles situations.

De son côté, l’avocat de la partie civile, Thibaut Mathias, a salué cette décision de justice, estimant qu’elle reconnaît l’infraction et le préjudice subi par le détenu. Il apparaît donc que cette décision est satisfaisante pour la partie civile.

Il est essentiel que des mesures soient prises pour prévenir de tels actes de violence au sein des établissements pénitentiaires. Les surveillants doivent être formés à la gestion des conflits et à l’intervention sécuritaire afin d’assurer la sécurité des détenus et du personnel.

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