L’hébergement d’urgence des mineurs non-accompagnés en question
Les jeunes immigrés mineurs non-accompagnés, également appelés « mijeurs », vivent dans des conditions difficiles à Paris, confrontés à des températures glaciales. Malgré les vagues de froid intense, Lasso Camara, 17 ans, qui dort dehors sous le pont de Notre-Dame, n’a pas trouvé de solution d’hébergement d’urgence. Ces jeunes n’ont pas obtenu la reconnaissance de leur minorité à leur arrivée en France, faisant d’eux des exclus des dispositifs de protection de l’enfance et des aides réservées aux majeurs.
Une bataille administrative
Patricia Mothes, maîtresse de conférences en sciences de l’éducation à l’Institut catholique de Toulouse, dénonce le processus de reconnaissance de minorité des jeunes immigrés. Les évaluateurs remettent en question l’authenticité des témoignages des mineurs non-accompagnés, les obligeant à prouver leur minorité. De plus, malgré le plan Grand Froid et l’ouverture de 10 000 places supplémentaires d’hébergement d’urgence en Ile-de-France, de nombreux mineurs n’ont pas réussi à obtenir une place.
Des difficultés pour accéder à l’assistance
L’accès au numéro d’urgence 115, saturé, est également un obstacle pour ces jeunes souvent livrés à eux-mêmes. Yacoub Cissé, 16 ans, ajoute que le 119, service de protection d’enfants en danger, reste inefficace lorsqu’il s’agit de prendre en charge les mineurs en difficulté. Ces jeunes se retrouvent donc livrés à la rue, même lors des épisodes de grand froid.
Cette situation suscite un questionnement sur la manière dont les mineurs non-accompagnés sont pris en charge en France, alors que la protection de la jeunesse et le respect des droits des enfants devraient être une priorité.
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