Un an après l’assassinat tragique d’Yvan Colonna, détenu à la prison d’Arles (Bouches-du-Rhône), par Franck Elong Abé, un détenu radicalisé, le 2 mars 2021, deux enquêtes sont toujours en cours. La première, une information judiciaire ouverte pour « assassinat en relation avec une entreprise terroriste », a été confiée à un juge d’instruction du pôle antiterroriste. Franck Elong Abé a reconnu les faits et les a justifiés par un prétendu « blasphème » de la part d’Yvan Colonna.
Parallèlement, une commission d’enquête parlementaire a été créée le 23 novembre 2022, à l’initiative du groupe Liberté, indépendants, outre-mer et territoires, dont font partie les trois députés nationalistes corses. Elle est chargée d’évaluer les conditions dans lesquelles Franck Elong Abé, qui faisait l’objet d’un statut de détenu particulièrement signalé (DPS), « a pu bénéficier d’un classement en détention ordinaire, chargé d’un poste d’auxiliaire rémunéré, d’une part, et ne pas être soumis aux étapes de détection de la radicalisation en milieu carcéral, compte tenu de ses antécédents, d’autre part ».
Les travaux de la commission, présidée par Jean-Félix Acquaviva, député Femu a Corsica de Haute-Corse, ont débuté le 11 janvier. Les auditions doivent s’achever le 10 avril, et un rapport doit être rendu avant le 23 mai. Le chef de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), Nicolas Lerner, l’ancien coordinateur du renseignement et actuel préfet de police de Paris, Laurent Nunez, plusieurs anciens gardes des sceaux (Jean-Jacques Urvoas, Nicole Belloubet, Christiane Taubira), différents responsables de l’administration et du renseignement pénitentiaire, des magistrats du Parquet national antiterroriste, ainsi que la directrice de la prison dans la période précédant les faits et le directeur au moment de l’assassinat, ont déjà été auditionnés.
Cette commission d’enquête parlementaire a pour objectif de comprendre pourquoi Franck Elong Abé a pu bénéficier d’un classement en détention ordinaire et ne pas être soumis aux étapes de détection de la radicalisation en milieu carcéral. Elle s’attachera également à savoir pourquoi le statut de DPS a été maintenu pour Yvan Colonna, qui purgeait une peine de perpétuité pour l’assassinat du préfet Erignac en 1998, ce qui a empêché son rapprochement et son transfert vers une prison en Corse.
Les députés de la commission d’enquête parlementaire, dont Jean-Félix Acquaviva, se sont rendus lundi 27 février à Arles pour auditionner le personnel pénitentiaire et les syndicats de la centrale.
Ainsi, un an après l’assassinat tragique d’Yvan Colonna, la commission d’enquête parlementaire s’attache à évaluer les circonstances qui ont conduit à la tragédie et à déterminer les responsabilités.
Mots-Clés: Yvan Colonna, Franck Elong Abé, Arles, Bouches-du-Rhône, Jean-Félix Acquaviva, Nicolas Lerner, Laurent Nunez, Jean-Jacques Urvoas, Nicole Belloubet, Christiane Taubira, Erignac.