samedi 27 juillet 2024
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Maigrir avec Ozempic : inquiétude des autorités de santé (60 caractères)

Les TikTokeurs sont en émoi. L’Ozempic, un médicament antidiabétique, connaît un succès grandissant sur le réseau social pour ses propriétés amincissantes. Les autorités sanitaires s’inquiètent du détournement de ce produit, qui engendre des tensions d’approvisionnement et des ordonnances falsifiées.

Le sémaglutide, principe actif de l’Ozempic, est prescrit pour le traitement du diabète de type 2 insuffisamment contrôlé chez les adultes. Il agit en se fixant sur les récepteurs d’une hormone qui a un rôle dans le contrôle de la glycémie et stimule la libération d’insuline lorsque le taux de glucose dans le sang est élevé. En plus de réguler le taux de sucre, le sémaglutide ralentit la vidange de l’estomac, diminuant de fait l’appétit et engendrant des pertes de poids importantes, de l’ordre de 10 % en un an.

Cette propriété a permis à l’industriel de commercialiser le sémaglutide aux États-Unis sous le nom de Wegovy, à une dose plus forte, pour le traitement de l’obésité. En France, le Wegovy a reçu un avis favorable de la Haute Autorité de santé (HAS) dans le traitement de l’obésité fin décembre.

Cependant, le Wegovy est délivré au compte-gouttes et des ordonnances d’Ozempic pour des personnes non diabétiques ainsi que des ordonnances falsifiées sont constatées. L’Agence nationale du médicament (ANSM) et l’Assurance-maladie ont annoncé que l’Ozempic allait faire l’objet d’une « surveillance renforcée » en France, expliquant que « des remontées de terrain font état d’un usage détourné ». Novo Nordisk admet que sa « capacité d’approvisionnement actuelle ne répond pas toujours à la demande excédentaire » et déplore « une disponibilité intermittente et des ruptures de stock périodiques ».

L’ANSM met en garde sur les effets secondaires potentiellement graves du sémaglutide, tels que des troubles gastro-intestinaux, des pancréatites ou des hypoglycémies. Des effets secondaires « sous-notifiés » selon le professeur Jean-Luc Faillie, chargé de sa pharmacovigilance. Karine Clément, de l’Inserm, insiste sur la nécessité de « bien cadrer sa prescription » et souligne que le sémaglutide ne doit pas être considéré comme un médicament « magique ».

Le professeur Jean-Luc Faillie s’inquiète d’une éventuelle « ruée » des Français sur le Wegovy quand il sera plus largement disponible sur le marché national, d’autant que le sémaglutide est « extrêmement efficace » contre le diabète. Il rappelle que les risques du sémaglutide ne sont pas à négliger et que, si le bénéfice thérapeutique est nul, les risques sont toujours présents.

Mots-Clés: Ozempic, Sémaglutide, Wegovy, Diabète, Obésité, ANSM, HAS, Novo Nordisk, Jean-Luc Faillie, Karine Clément, Inserm.

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