« On se retrouve dans une situation paradoxale », souligne un conventionnel. « Les citoyens ont voté pour l’ouverture à l’euthanasie et au suicide assisté, mais les conditions dans lesquelles ces pratiques pourraient être mises en œuvre ne sont pas encore définies ».
La Convention citoyenne sur la fin de vie a été réunie au Conseil économique, social et environnemental à Paris le 20 janvier 2023. Après neuf jours de travaux, l’assemblée des 183 citoyens a voté à 75% pour l’ouverture à la possibilité légale de l’aide active à mourir. Une ouverture qui s’accompagne néanmoins de nombreux doutes.
Les conventionnels sont à l’approche des trois week-ends de trois jours qui leur permettront de rédiger leur rapport final à partir du 3 mars. Ils sont loin d’avoir tranché leurs dilemmes sur les conditions dans lesquelles le cadre légal de la fin de vie devrait évoluer. Certains se disent même « plus fluctuants que jamais ».
Durant ces neuf jours, les conventionnels ont auditionné 60 experts et débattu vingt-sept jours. Une expérience unique et magique qui les aura conduits à s’impliquer et à s’écouter sans s’invectiver. Toutefois, il leur reste à dénouer « les nœuds » et à trancher les différents dilemmes.
Le vote des citoyens le 19 février a été clair : 72% se sont prononcés pour l’ouverture à l’accès au suicide assisté et 66% pour l’euthanasie. Malgré cette ouverture, certains conventionnels remettent en cause la possibilité d’avoir organisé ces votes, car les conditions dans lesquelles ces pratiques pourraient être mises en œuvre ne sont pas encore définies.
En dépit des doutes qui subsistent, la convention citoyenne sur la fin de vie a le potentiel de devenir la pierre angulaire d’une réforme de l’accompagnement de la mort en France. Olivier Véran a annoncé que « vraisemblablement » une loi serait mise en place.
Mots-Clés: Convention Citoyenne, Fin de Vie, Paris, Nicolas Lascourrèges, Olivier Véran, Suicide Assisté, Euthanasie.