L’État a annoncé son intention de financer entre 30% et 50% de la centaine de médicobus qu’il prévoit de déployer sur les routes de France. Ce plan vise à lutter contre la désertification médicale, une préoccupation majeure pour de nombreux Français. Les médicobus, dont le coût varie entre 100 000 et 400 000 euros en fonction des modèles, sont une solution mobile pour apporter des services médicaux dans les régions où l’accès aux soins est difficile.
Le gouvernement a fixé un objectif de 100 médicobus d’ici fin 2024, dans le cadre d’un ensemble de mesures visant à rétablir les services publics en milieu rural. Le déploiement de ces bus, qui comprendra au moins un généraliste à bord, représentera un coût total de 20 millions d’euros, financé par plusieurs partenaires.
Actuellement, une dizaine de médicobus existent déjà, et huit autres sont en projet dans des départements tels que l’Orne, la Manche, la Lozère ou en région PACA. Le gouvernement souhaite déployer une trentaine de nouveaux bus d’ici au premier trimestre 2024, avec une accélération des efforts pour atteindre 70 bus d’ici fin 2024.
Le ministère ne donne que peu de précisions sur l’origine des médecins qui travailleront à bord de ces médicobus, mais souligne que seules les structures composées de professionnels de santé locaux pourront répondre à l’appel à projet. Cela implique que les médecins doivent déjà exercer dans la région où le médicobus est déployé.
En plus du déploiement des médicobus, le gouvernement prévoit également de soutenir le développement des assistants médicaux. Ces professionnels peuvent décharger les médecins de tâches administratives et d’accueil des patients, ce qui libère du temps de consultation. Le président de la République a fixé l’objectif de recruter 10 000 assistants médicaux d’ici fin 2024, contre environ 4 000 actuellement.
Pour encourager les recrutements, l’Assurance-maladie, les agences régionales de santé et Pôle emploi vont lancer des actions de communication visant à mieux faire connaître le métier d’assistant médical aux médecins et au public. De plus, l’Assurance-maladie offre des aides financières importantes aux médecins embauchant des assistants médicaux, allant jusqu’à 36 000 euros la première année et 21 000 euros par an à partir de la troisième année.
Cependant, certaines voix s’élèvent pour critiquer ces mesures qu’elles considèrent comme des « rustines » ne remettant pas en question les défaillances structurelles du système de santé. Yannick Neuder, député de l’Isère et cardiologue, propose d’ouvrir davantage l’accès aux études de médecine en remplaçant le concours d’entrée par un examen en première année. Il propose également de faciliter l’accès des paramédicaux à ces études et de développer l’accès à la télémédecine. Ces mesures visent à offrir des solutions à plus long terme pour résoudre les problèmes de désertification médicale.
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