Le premier ministre français, Michel Barnier, a récemment soulevé une polémique au sein du paysage politique lors d’une séance de questions à l’Assemblée nationale, le 2 octobre 2024. En réponse à la nécessité d’équilibrer le budget de l’État et de contrecarrer la hausse de déficit public, il a annoncé des mesures controversées concernant les congés de maladie des fonctionnaires. À partir de 2025, le gouvernement prévoit de ne plus rémunérer les trois premiers jours d’absence pour raison de santé et de restreindre le salaire des fonctionnaires à 90 % de leur traitement pour le reste des jours d’absence. Ces propositions, qui seront intégrées dans le projet de loi de finances actuellement en discussion au Parlement, risquent de provoquer une forte réaction de la part de la gauche et des syndicats de fonctionnaires.
Les grands axes du budget gouvernemental révélé le 10 octobre ont déjà suscité de vives inquiétudes. Barnier, en présentant ce budget avec un délai de dix jours de retard, n’a pas caché le fait qu’il lui restait encore à réaliser certains arbitrages et que des économies cruciales, avoisinant 5 milliards d’euros, seraient présentées ultérieurement. Ces économies doivent en grande partie provenir d’une réduction généralisée des dépenses de l’État, à l’exception des ministères bénéficiant d’un budget protégé par la législation, comme ceux liés à la défense et à la justice.
Absenteeisme dans la Fonction Publique : Un Problème Croissant
Un des enjeux majeurs de ce projet est l’absentéisme des agents publics, qualifié par certains comme un véritable fléau. En effet, le ministère de la fonction publique, sous la direction de Guillaume Kasbarian, a effectué une étude approfondie sur la question. Selon les analyses, le nombre de jours d’absence a connu une flambée impressionnante, passant de 43 millions en 2014 à 77 millions en 2022. Ce problème, qui perdure depuis près d’une décennie, coûte aujourd’hui à l’État environ 15 milliards d’euros par an.
Cette augmentation globale est d’autant plus préoccupante quand on observe que, tandis que les taux d’absentéisme étaient à peu près équivalents entre le secteur public et privé en 2014, l’écart s’est creusé. En 2022, les fonctionnaires ont enregistré en moyenne 14,5 jours d’absence par an, comparativement à seulement 11,6 jours pour leurs homologues du secteur privé. Par cette réforme, le gouvernement vise donc à endiguer cette tendance inquiétante.
Réactions de la Gauche et des Syndicats
Les annonces de Michel Barnier ont déjà provoqué une levée de bouclier chez les partis de gauche et parmi les syndicats de la fonction publique, qui voient dans ces mesures une atteinte inacceptable aux droits des fonctionnaires. La décision de réduire la rémunération des absences maladie est perçue comme un coup dur pour le personnel, alors même qu’un tel contexte sanitaire a exacerbé les conditions de travail dans certaines administrations, notamment dans le secteur de la santé publique. L’hôpital, par exemple, a été particulièrement touché, faisant face à une crise marquée par une montée en flèche des arrêts maladie.
Visibilité sur l’Économie Globale
En parallèle des réformes attendues, le gouvernement prépare un ensemble de mesures économiques destinées à accepter les réalités financières en perpétuelle évolution. Des économies touchant à plusieurs domaines, de l’écologie au logement, en passant par le secteur du travail, ont également été évoquées. Chaque ministre sera alors responsable de la gestion de son budget et devra décider des restrictions à appliquer.
Les contributions à cette révision budgétaire, qui se déroulera lors des débats parlementaires à partir du 5 novembre, s’annoncent donc comme un moment cruciale pour définir l’orientation future des finances publiques françaises.
Dans ce contexte tendu, le sort des fonctionnaires face à ces nouvelles mesures reste à déterminer, et les implications d’un tel tournant seront scrutées de près par l’opinion publique.
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