vendredi 22 novembre 2024
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Prévenez les IST: un vaccin et un antibiotique pour une protection optimale

La prévention contre les IST à l’honneur à Seattle

La 30e édition de la conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes s’est tenue du 19 au 22 février à Seattle (Etats-Unis). L’occasion pour les participants de mettre l’accent sur la prévention contre les infections sexuellement transmissibles (IST). Deux stratégies efficaces y ont été présentées.

Une étude française valide l’intérêt de la doxycycline en prévention postexposition

Une étude française, menée par l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS), a confirmé l’intérêt, contre les IST bactériennes, d’une dose préventive d’un antibiotique bien connu, la doxycycline. Cet antibiotique est classiquement recommandé dans le traitement des infections de l’urètre, du col de l’utérus, des trompes utérines ou de l’anus. Il est également indiqué dans le traitement de la syphilis, de la maladie de Lyme, de certaines maladies de peau (rosacée, acné…), d’infections dentaires et de diarrhées d’origine bactérienne, mais aussi en prévention du paludisme.

Le concept de prévention postexposition par la doxycycline a émergé fin 2017, lors de l’essai Ipergay, mené par l’ANRS. Utilisé dans les vingt-quatre à soixante-douze heures après les rapports sexuels, cet antibiotique réduisait d’environ 70 % le risque d’infection à chlamydia et de syphilis.

Le vaccin contre le méningocoque B permet-il une protection croisée contre le gonocoque ?

Parallèlement, diverses études épidémiologiques ont rapporté, ces dernières années, que les personnes vaccinées contre le méningocoque B (avec le vaccin Bexsero de GSK) pouvaient voir le risque d’infection à gonocoque diminuer d’environ 30 %. « Il existe des antigènes communs entre le méningocoque B et le gonocoque », explique Jean-Michel Molina, chef du service de maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Saint-Louis et à l’hôpital Lariboisière (université Paris-Cité), d’où une possible protection croisée conférée par le vaccin antiméningocoque contre cette IST.

L’étude DoxyVAC, promue et financée par l’ANRS

L’étude DoxyVAC, coordonnée par Jean-Michel Molina, a été promue et financée par l’ANRS. Entre janvier 2021 et juillet 2022, les chercheurs ont recruté 502 volontaires hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et vivant en région parisienne. Tous étaient sous PrEP (un traitement préventif du VIH) et avaient des antécédents d’IST dans l’année précédente. Ils ont été répartis par tirage au sort en quatre groupes, selon les règles des essais « randomisés ». Le premier a bénéficié d’une prévention postexposition par la doxycycline (dans les vingt-quatre à soixante-douze heures après un rapport sexuel non protégé), le deuxième d’une vaccination contre le méningocoque B, le troisième de la combinaison de ces deux interventions et le dernier n’avait aucune intervention.

Ainsi, lors de la 30e édition de la conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes, des stratégies efficaces de prévention contre les IST ont été présentées. Une étude française a confirmé l’intérêt, contre les IST bactériennes, d’une dose préventive d’un antibiotique bien connu, la doxycycline, prise un à trois jours après un rapport sexuel sans préservatif. Diverses études épidémiologiques ont également rapporté que les personnes vaccinées contre le méningocoque B pouvaient voir le risque d’infection à gonocoque diminuer. L’étude DoxyVAC, promue et financée par l’ANRS, a été menée entre janvier 2021 et juillet 2022 et a recruté 502 volontaires hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et vivant en région parisienne.

Mots-Clés: IST, Doxycycline, Meningocoque B, Gonocoque, ANRS, Jean-Michel Molina, Seattle, Etats-Unis.

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