vendredi 18 octobre 2024
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Débit de l’Huveaune: jamais aussi bas en février

« Si on ne peut pas arroser, c’est que notre métier n’a plus de sens », soupire Lionel Chiapello.

C’est une situation qui s’aggrave. Le 21 février 2023, Jean-Claude Chiapello, 79 ans, et son fils Lionel, 50 ans, sont sur leur exploitation familiale à Aubagne (Bouches-du-Rhône). Cette année, les préfectures du Var et des Bouches-du-Rhône ont placé le bassin-versant de l’Huveaune, fleuve côtier qui prend sa source dans le massif de la Sainte-Baume, en zone « d’alerte renforcée sécheresse ». Dix-neuf communes sont concernées par d’importantes restrictions d’usage de l’eau.

L’arrosage des espaces verts et des potagers ne peut se faire qu’à partir de 20 heures, le lavage des véhicules à domicile est interdit, de même que le remplissage des piscines. Quant aux terrains de sport, ils n’ont droit à l’eau que « de manière réduite de 19 heures à 9 heures ». Pour les agriculteurs, les règles sont strictes : l’irrigation au goutte-à-goutte est autorisée mais le gravitaire et l’aspersion ne peuvent être utilisés que la nuit, dans un volume réduit de 40 %.

Le débit du fleuve n’a été jamais été aussi bas en février depuis qu’on le mesure. Il est tombé en février 2023 à 362 litres par seconde, contre une moyenne de 1 438 litres par seconde depuis 1998. La DDTM explique que cette décision à la précocité inédite est « un cri d’alarme ». Le préfet du Var Evence Richard craint d’arriver à l’été « dans une situation encore plus dégradée » qu’en 2022.

Pour Lionel Chiapello, ces mesures ne prennent pas en compte les réalités du terrain. « Si je ne peux arroser que la nuit, comment je vais empêcher les carottes de brûler au soleil entre midi et deux ? », interroge-t-il. Son grand-père, Jean-Claude, se rappelle avoir longtemps « tout cultivé à sec », mais « c’est fini depuis longtemps ça ».

Les agriculteurs sont donc confrontés à une situation préoccupante. La sécheresse menace leur métier et leur activité. La situation est d’autant plus critique que les prévisions météorologiques à venir sont peu optimistes. La seule solution pour éviter un désastre serait que les précipitations se rapprochent de la moyenne annuelle, ce qui n’est pas encore garanti.

Mots-Clés: Jean-Claude Chiapello, Lionel Chiapello, Aubagne, Bouches-du-Rhône, Huveaune, Sécheresse, Restrictions, Irrigation, Maraîchage.

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