L’Italie est sur le point de redynamiser son secteur énergétique avec un projet ambitieux visant à implanter des réacteurs nucléaires modernes sur son territoire. En effet, le ministre des entreprises, Adolfo Urso, a annoncé, le 21 octobre, la volonté du gouvernement italien de mettre en place un cadre législatif d’ici la fin de l’année pour faciliter l’introduction de centrales nucléaires de troisième et quatrième générations. Cette initiative vise principalement à développer la technologie nationale pour construire et exporter des réacteurs, tout en ciblant une réduction significative des émissions de carbone d’ici 2050.
Les ambitions nucléaires de l’Italie font écho à un passé complexe, marqué par l’abandon de l’énergie nucléaire suite à un référendum en 1987 et à la catastrophe de Tchernobyl. Cependant, le paysage énergétique européen a évolué, et le gouvernement actuel, dirigé par Giorgia Meloni, soutient que le nucléaire est essentiel pour assurer la transition vers des sources d’énergie plus durables. Le soutien croissant des instances européennes à l’énergie nucléaire, considérée désormais comme une technologie stratégique, offre un nouvel élan à cette industrie longtemps négligée.
L’incitation à recourir à l’énergie nucleaire repose également sur des arguments économiques. « D’après M. Urso, le coût de l’énergie en Italie s’avère trop élevé comparé à d’autres pays européens, et l’introduction des réacteurs nucléaires pourrait jouer un rôle clé pour renverser cette tendance », a-t-il déclaré. De plus, la nécessité de réduire la dépendance au gaz russe est devenue une priorité nationale, surtout après les tensions résultant du conflit en Ukraine début 2022.
Un retour en grâce du nucléaire
Cette démarche pourrait marquer un tournant significatif dans l’histoire énergétique de l’Italie. « L’énergie nucléaire, qui a été inventée en Italie, doit redevenir la fierté du “made in Italy”
», a souligné M. Urso, rendant hommage au physicien italo-américain Enrico Fermi, pionnier de la technologie nucléaire. L’importance de cette industrie dépasse la simple production d’énergie, elle vise également à renforcer l’identité technologique de l’Italie sur la scène internationale.
Un cadre législatif entourant le projet
Pour établir une structure permettant la construction de ces nouvelles centrales, le gouvernement italien prévoit un cadre législatif clair et rigoureux. L’objectif est de préparer le terrain pour une intégration harmonieuse de l’énergie nucléaire dans le mix énergétique national. Ce projet s’inscrit dans la lignée des nouvelles législations adoptées par l’Union Européenne, qui favorisent l’énergie nucléaire et les énergies renouvelables comme leviers pour la décarbonation.
Les enjeux économiques et environnementaux
Au-delà des intentions politiques, la mise en œuvre de cette stratégie doit répondre à des enjeux économiques réels. La situation des prix de l’énergie en Italie est préoccupante. Le ministre des entreprises souligne que le recours à l’énergie atomique pourrait alléger le fardeau économique des consommateurs italiens. « Nous voulons construire en Italie des réacteurs nucléaires avancés de troisième génération, puis de quatrième génération »
, a affirmé M. Urso, indiquant que cette initiative pourrait attirer des investissements significatifs, tant nationaux qu’internationaux.
L’heure de la sensibilisation
Néanmoins, le retour au nucléaire ne sera pas sans défis. Le souvenir des référendums précédents, où une majorité de la population s’était prononcée contre l’énergie nucléaire, demeure présent. Educativement, il est donc essentiel d’informer le public sur les véritables avantages de cette source d’énergie. La réévaluation des perceptions du nucléaire pourrait faire la différence entre un succès ou un échec dans cette tentative de réintroduction.
L’initiative italienne s’annonce comme un chapitre crucial pour l’avenir énergétique du pays. Si le cadre législatif est bien établi et si la sensibilisation du public est efficace, l’Italie pourrait retrouver sa place sur la scène internationale en tant qu’acteur majeur du secteur nucléaire.
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