vendredi 22 novembre 2024
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Scandale d’État révélé ! Journaliste en garde à vue dénonce un grave détournement de la justice

Mis en exame l’ancien militaire lié à un article sur les renseignements français en Egypte

Un ancien militaire a été mis en examen jeudi 21 septembre à Paris, notamment pour détournement et divulgation du secret de défense nationale, dans une enquête sur les sources d’un article de presse évoquant un programme de renseignement français en Egypte, a annoncé à l’Agence France-Presse le parquet de Paris. Cet ex-militaire semble être considéré par la justice comme une des sources de l’article publié fin 2021 par le média Disclose, et notamment signé par la journaliste Ariane Lavrilleux, qui a été relâchée, sans poursuite à ce stade, après une garde à vue de près de quarante heures.

Une atteinte à la liberté d’informer dénoncée par la journaliste

La journaliste de Disclose, Ariane Lavrilleux, s’est indignée de cette affaire et a dénoncé une atteinte à la liberté d’informer. Elle a qualifié ce cas de « nouveau cap » franchi contre la liberté de la presse, dénonçant un « détournement des services de la justice ». Elle insiste sur l’importance de protéger les sources journalistiques, affirmant que cela est essentiel pour la continuité du journalisme. Lors d’une conférence de presse organisée dans les locaux de Reporters Sans Frontières (RSF) à Paris, Ariane Lavrilleux a exprimé sa préoccupation face à cette situation et a déclaré : « Si on ne protège pas les sources, c’est la fin du journalisme ».

Des méthodes d’investigation jugées extrêmes

Ariane Lavrilleux a également raconté les méthodes d’investigation auxquelles elle a été soumise. Le mardi à 6 heures du matin, neuf agents des renseignements et des magistrats d’ordinaire en charge de la lutte antiterroriste ont fait irruption chez elle à Marseille. Ils étaient munis de valises remplies de « logiciels de cybersurveillance » pour aspirer les données de ses téléphones, de ses ordinateurs et de ses clés USB. La présence d’une juge d’instruction lors de cette perquisition a révélé à Ariane Lavrilleux qu’elle était placée sous surveillance depuis un certain temps. Elle a exprimé son indignation face à cette situation et s’est sentie traitée comme une « délinquante ». Elle a dénoncé cette « violation extrême de la liberté d’informer et de la protection de ses sources journalistiques ».

Une arrestation qui soulève des questions sur la liberté de la presse

Pour Ariane Lavrilleux, son arrestation illustre les attaques répétées contre la liberté de la presse ces dernières années, notamment sous la présidence d’Emmanuel Macron. Selon elle, il s’agit d’un nouveau cap franchi dans la restriction de la liberté d’informer. Elle souligne qu’il est primordial de ne pas « faire n’importe quoi au nom de la défense nationale », en évoquant notamment les pratiques de l’Égypte. Elle estime que son arrestation montre que son travail de journaliste dérange et qu’il est nécessaire pour mettre fin aux ventes d’armes aux dictatures.

Des plaintes déposées par le ministère des armées

Le parquet de Paris a rappelé avoir été destinataire de deux plaintes déposées par le ministère des armées en janvier 2021 et novembre 2021. Ces plaintes contre X faisaient suite à la parution d’articles dans le média Disclose comportant des documents et des photographies portant la mention « confidentiel défense » ainsi que des éléments pouvant permettre l’identification d’agents du renseignement. En effet, Disclose avait affirmé dans un article publié en novembre 2021 que la mission de renseignement française « Sirli », entamée en février 2016 au profit de l’Egypte dans le cadre de la lutte antiterroriste, avait été détournée par l’État égyptien pour mener des frappes aériennes sur des véhicules de contrebandiers présumés à la frontière égypto-libyenne. Le parquet de Paris a précisé que les investigations se sont orientées vers la mise en cause d’un membre du ministère des armées et qu’une information judiciaire a été ouverte le 21 juillet 2022 pour plusieurs infractions, dont le détournement et la divulgation de secret de défense nationale.

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