Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a pris une décision historique en signant, vendredi 28 avril 2023, six décrets légalisant des réserves pour les peuples autochtones. Cette signature intervient après cinq années sans aucune légalisation de terres indigènes sous le mandat de Jair Bolsonaro. Deux des six nouvelles réserves se trouvent en Amazonie et sont considérées comme des remparts contre la déforestation, un enjeu majeur dans la lutte contre le changement climatique.
Luiz Inacio Lula da Silva a déclaré que légaliser le plus grand nombre possible de réserves indigènes était essentiel pour atteindre l’objectif de déforestation zéro d’ici à 2030. Cette démarche prend du temps, mais le président brésilien s’engage à aller dans ce sens. Les scientifiques considèrent que les réserves garantissent l’usage exclusif des ressources naturelles aux peuples autochtones.
La plus vaste réserve, baptisée Unieuxi, est attribuée à 249 indigènes des peuples Maku et Tukano et s’étend sur plus de 550 000 hectares dans l’Etat d’Amazonas. Les quatre autres réserves se trouvent dans le nord-est, le sud et le centre du pays. La proclamation a été faite à l’occasion de la cérémonie de clôture du campement annuel « Terra Livre » à Brasilia où des milliers d’autochtones venus de tout le pays se sont rassemblés.
Le jeudi 27 avril, Lula avait déjà signé un décret exécutif pour instituer le Comité d’Intégration Nationale dans le but d’accélérer le processusde mise en place de politiques publiques et pour améliorer la qualité de vie de la population autochtone.
Selon la constitution brésilienne, les peuples autochtones ont des droits originels sur les terres qu’ils occupent traditionnellement. La démarcation de ces terres est de la responsabilité de l’Etat brésilien. Cependant, cela peut prendre des années, sous la direction de la Funai, l’organe public chargé de les identifier et les délimiter. La démarcation doit ensuite être validée par le Ministère de la Justice, puis homologuée par un décret présidentiel.
Selon l’étude publiée en mars 2022 par le World Resources Institute (WRI) et le cabinet de consultants Climate Focus, les surfaces de forêts tropicales occupées par des autochtones captures plus du double de carbone que les autres. Cela s’explique par le mode de vie traditionnel des autochtones, respectueux de l’environnement, qui maintient la forêt tropicale intacte.
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