vendredi 22 novembre 2024
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Le choc des élections en Suisse : la droite populiste triomphe avec 29,2 % des voix !

La droite populiste suisse remporte largement, dimanche 22 octobre, les élections législatives avec 29,2 % des voix, selon les premières projections. Celle de l’institut de gfs.bern pour le compte de la Société suisse de radiodiffusion et télévision montre un renforcement de l’Union démocratique du centre (UDC), loin devant les socialistes (PSS), deuxième parti à la chambre basse du Parlement, qui obtient un peu plus de 17 % des voix, en très légère hausse.

Cette projection montre également que le centre et les Libéraux-Radicaux (PLR) bataillent pour la troisième place, à environ 14,5 % des voix, tandis que les Verts reculent à 9,1 % des voix et Vert’libéraux à 7,1 %.

« C’est une déception », a réagi le vice-président des Verts, Nicolas Walder, soulignant que « c’est à peu près deux tiers de la vague verte » des élections de 2019, qui a reflué. « Je crois que la population a été amenée vers d’autres priorités », comme le pouvoir d’achat et l’insécurité, a-t-il dit.

« C’est une grande satisfaction », a de son côté réagi la vice-présidente de l’UDC, Céline Amaudruz, sur le plateau de la télévision suisse publique RTS.

Le pays alpin, qui compte quelque 8,8 millions d’habitants, renouvelle ses deux cents députés du Conseil national (chambre basse) au scrutin proportionnel, et ses quarante-six sénateurs du Conseil des Etats (chambre haute) au scrutin majoritaire. La composition de la chambre haute – sous contrôle de la droite libérale et du centre – ne varie, elle, guère au fil des élections.

L’ensemble des parlementaires désignera le 13 décembre les sept membres du Conseil fédéral (gouvernement), au sein duquel les quatre premiers partis se partagent les sept portefeuilles ministériels. Les Verts ont peu de chances d’y obtenir leur premier siège au vu des sondages.

L’UDC a fait campagne autour de la défense de la « neutralité stricte » de la Suisse, qui ne fait pas partie de l’Union européenne (UE), critiquant vivement l’alignement de Berne sur les sanctions prises par l’UE après l’invasion russe en Ukraine. Mais le parti a surtout axé sa campagne autour de son thème de prédilection, la lutte contre « l’immigration de masse », qu’il accuse d’être à l’origine de la criminalité, de l’explosion des coûts sociaux ou encore de la hausse de la consommation d’électricité.

« La situation en Suisse est grave, on a une immigration de masse, on a de grands problèmes avec les personnes qui demandent l’asile. La situation de la sécurité n’est plus la même qu’avant », a encore affirmé dimanche Thomas Aeschi, président du groupe parlementaire UDC. « Il y a beaucoup de personnes en Suisse, qui ont peur que la situation ne devienne pire », a-t-il dit.

Pendant la campagne, le parti a été accusé de flirter avec l’extrême droite, mais le discours de l’UDC – premier parti depuis 1999 – continue de séduire la population. Les Suisses sont parmi les plus riches au monde, avec un taux de chômage d’environ 2 % et un PIB par habitant très élevé.

L’UDC s’était fixée pour objectif de récupérer les quelque 100 000 électeurs perdus il y a quatre ans, avait confié à l’Agence France-Presse le président du parti, Marco Chiesa, avant les élections. Le pari semble être réussi, puisque le résultat est proche des 29,4 % obtenus en 2015, en pleine crise migratoire européenne. Il s’agissait alors non seulement de son meilleur score, mais aussi « du meilleur score de tous les partis en Suisse depuis l’introduction de la proportionnalité en 1919 », selon Sean Müller, professeur à l’Institut d’études politiques de l’université de Lausanne.

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