La reprise de l’offensive azerbaïdjanaise au Haut-Karabakh le 19 septembre 2023 constitue un désaveu pour Moscou sur le plan diplomatique. En effet, c’est sous l’égide de la Russie qu’avait été conclu l’accord de paix de novembre 2020, et c’est un contingent de « maintien de la paix » russe qui était censé en assurer l’application. Cependant, au lieu de remplir son rôle d’arbitre et de garant, la Russie a laissé perdurer les tensions et n’a pas empêché l’Azerbaïdjan de bloquer le Haut-Karabakh. Cette situation met en évidence l’incapacité de la Russie à assurer la stabilité dans cette région qu’elle considère pourtant comme son arrière-cour.
Selon la chaîne Telegram Rybar, qui suit de près le conflit régional, la mission russe et le rôle de Moscou en tant que garant de la sécurité sont remis en question suite à cette reprise des hostilités. La diplomatie russe, quant à elle, se cantonne à une position d’observateur et appelle les deux parties à arrêter le conflit. Cette déclaration minimale nie l’évidence selon laquelle c’est l’Azerbaïdjan qui a délibérément pris l’initiative de reprendre les combats.
Cette nouvelle montée des tensions renforce les soupçons qui pesaient sur la Russie depuis la précédente reprise des hostilités en 2020. À l’époque, Erevan s’était senti abandonné par son allié traditionnel russe, qui avait laissé Bakou démontrer sa supériorité militaire avant d’obtenir un gel du conflit, sans régler les problèmes de fond. Ces relations complexes avec la Turquie, soutien de l’Azerbaïdjan, ajoutent une dimension supplémentaire à la situation. La Russie ménage la Turquie car elle considère d’autres sujets comme plus prioritaires à ses yeux.
Ces dernières semaines, le gouvernement arménien s’est distancié de Moscou, multipliant les signaux symboliques et plus concrets. Par exemple, il a expulsé des journalistes russes, la femme du Premier ministre s’est rendue à Kiev et l’Arménie a fourni une aide humanitaire à l’Ukraine. De plus, Erevan a organisé un exercice militaire conjoint avec les États-Unis et a annoncé la ratification du statut de Rome, traité fondateur de la Cour pénale internationale. En mars, la Cour pénale internationale a émis un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine pour des « crimes de guerre » liés à la déportation d’enfants ukrainiens.
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