Le verdict est tombé : le jury d’un tribunal civil de New York a reconnu Donald Trump responsable de l’agression sexuelle d’E. Jean Carroll, ancienne journaliste du magazine « Elle », ainsi que de diffamation envers elle. L’accusatrice avait également affirmé avoir été violée par l’ancien président américain en 1996, une accusation que le tribunal n’a pas retenue. Cependant, Donald Trump devra verser cinq millions de dollars de dommages et intérêts pour les conséquences physiques et psychologiques endurées par la plaignante.
Au cours de ce procès qui a duré deux semaines, les jurés ont dû décider si Donald Trump avait violé, agressé sexuellement ou imposé des attouchements à E. Jean Carroll dans une cabine d’essayage d’un grand magasin new-yorkais, Bergdorf Goodman, au printemps 1996. Contestant toute accusation, l’ancien président des Etats-Unis a brillé par son absence devant le tribunal fédéral de Manhattan, laissant les jurés rendre leur verdict en son absence.
Il est important de souligner que cette procédure civile diffère d’une procédure pénale et que Donald Trump n’était donc pas inculpé pour viol. Les jurés ont été chargés de définir si l’ancien président américain était légalement responsable d’une agression sexuelle et de diffamation, selon la définition de ces faits par les lois de l’Etat de New-York.
Suite à la décision du jury, l’avocate de la plaignante, Roberta Kaplan, a exprimé son mécontentement quant à un post publié par Donald Trump sur son réseau social Truth Social, en violation de la demande du juge de s’abstenir de perturber les débats par les médias interposés. Dans ce post, Donald Trump affirme, à tort, qu’il n’est pas autorisé à s’exprimer à ce procès, alors que le juge l’a invité à témoigner à de nombreuses reprises. Il accuse également la partie civile de « l’accuser faussement dans un livre de viol et de travailler avec la presse ».
E. Jean Carroll avait fait ses premières révélations en 2019 dans un livre, où elle accusait pour la première fois Donald Trump, alors président des Etats-Unis. Elle avait dans un premier temps déposé plainte pour diffamation, car il l’avait accusé de mentir pour faire vendre son ouvrage. Puis, en novembre dernier, elle a intenté un procès pour viol, grâce à une nouvelle loi de l’Etat de New York permettant aux victimes présumées d’agir en justice au civil même pour des faits potentiellement prescrits.
Le verdict rendu par ce tribunal civil de New York aura-t-il un impact sur la carrière politique de Donald Trump, qui compte reconquérir la Maison Blanche en 2024, ou sur l’évolution de la question du sexisme et de la violence à l’égard des femmes dans la société américaine ? L’avenir nous le dira.
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