En Iran, les autorités ont annoncé une mesure de répression envers une dizaine d’actrices qui ont défié le port obligatoire du voile lors de leurs apparitions publiques. En conséquence, ces actrices seront interdites de travailler dans l’industrie cinématographique, selon le ministre de la culture et de l’orientation islamique, Mohammad Mehdi Esmaeili.
Ce durcissement de la loi sur le hijab fait suite au mouvement de contestation qui a émergé après la mort de Mahsa Amini en septembre 2022. Cette jeune femme de 22 ans avait été arrêtée pour non-respect du code vestimentaire strict en vigueur en Iran et est décédée suite à son arrestation. Depuis cet événement tragique, de nombreuses actrices et célébrités ont pris position en apparaissant tête nue sur les réseaux sociaux.
Parmi les actrices qui ont été interdites de travail figurent des noms connus tels que Katayoun Riahi, Fatemeh Motamed-Aria et Taraneh Alidoosti. Cette dernière, qui avait déjà été brièvement arrêtée en 2022, est l’une des actrices les plus célèbres encore vivant en Iran. Elle a notamment travaillé avec le réalisateur Asghar Farhadi et a posté sur les réseaux sociaux une photo d’elle tête nue avec un message en soutien au mouvement « Femme, vie, liberté ».
Les autorités iraniennes ne semblent pas vouloir faire de concessions et les sanctions envers les actrices sont strictes. Néanmoins, il est précisé que les films dans lesquels elles avaient déjà tourné pourront sortir pour ne pas affecter financièrement les maisons de production.
Le mouvement de protestation de la fin 2022 a été marqué par des centaines de morts, y compris des membres des forces de sécurité. Les autorités iraniennes ont qualifié ces manifestations d’ « émeutes » orchestrées par les pays occidentaux et ont procédé à de nombreuses arrestations.
Il est important de rappeler que le respect du code vestimentaire en Iran est une obligation légale et culturelle ancrée depuis la révolution islamique de 1979. Le port obligatoire du voile pour les femmes dans les espaces publics est strictement appliqué et tout manquement est passible de sanctions.
Ces récentes interdictions de travail pour les actrices qui ont défié cette loi soulignent l’importance de la question de la liberté individuelle et de la répression des femmes en Iran. Certaines voix s’élèvent pour dénoncer ces mesures et plaident en faveur d’une plus grande ouverture et tolérance envers l’expression de la liberté personnelle.
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