jeudi 19 septembre 2024
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Des militaires chiliens arrêtent les migrants à la frontière avec le Pérou, l’État fait la guerre aux sans-papiers, abandonnés à leur sort.

Les migrants vénézuéliens font face à une situation difficile au Chili ces derniers temps. Daniel, un migrant de trente ans, et sa famille en sont un exemple. Après un long parcours de deux mois en stop et en bus depuis le Venezuela, ils ont atteint leur destination, le Chili, en passant clandestinement la frontière avec le Pérou. Comme eux, des milliers de migrants, dont la majorité sont des Vénézuéliens en situation précaire, sont passés clandestinement, faute de moyens pour payer un passeport et un visa dans leur pays d’origine. Cependant, une fois sur place, ils ont du mal à trouver un travail et à se loger. La malnutrition qu’ils ont subie au Venezuela les a conduits à considérer l’émigration comme une option de survie.

La militarisation de la frontière entre le Chili, la Bolivie et le Pérou a été mise en place pour maîtriser l’afflux des migrants. Gabriel Boric, le président chilien, a déployé des militaires pour surveiller la frontière, avec la mission de procéder à des contrôles d’identité et d’appréhender les personnes franchissant la frontière. Cette mesure a constitué un revirement dans sa politique migratoire. Avant son entrée en fonction, en mars 2022, le programme de Gabriel Boric promettait une politique migratoire fondée sur les droits humains et un registre des étrangers sans permis de séjour. Cette militarisation n’est pas la solution, témoignent certains migrants qui se sentent détestés par les habitants.

La présence militaire de quatre-vingt-dix jours du gouvernement de Gabriel Boric a rendu la vie difficile pour les migrants. Des barquettes offertes par les bénévoles constituent l’aide la plus fiable dont les migrants disposent actuellement. Malgré cette mesure populaire, la militarisation met en évidence la difficulté pour le gouvernement de mettre en place une politique migratoire cohérente, les carences de l’État et la fragilité d’un tissu social parcouru par la xénophobie.

Mots-clés: Chili, migrants, frontière, Gabriel Boric, droits humains, Vénézuéliens, militarisation, clandestin, xénophobie.

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