Accord historique pour la réforme de la politique migratoire européenne
Le jeudi 8 juin 2023 restera une journée historique pour la ministre suédoise chargée des migrations, Maria Malmer Stenergard et pour la commissaire pour les affaires intérieures Ylva Johansson. C’est en effet ce jour-là que les ministres de l’intérieur des États membres de l’Union européenne sont parvenus à un accord sur les grands piliers de la réforme de la politique migratoire européenne.
Cet accord est une étape extrêmement importante pour la gestion de la migration dans l’UE. Il est également un grand soulagement pour tous les dirigeants européens à un an des élections européennes. Cette réforme a été longtemps attendue puisque cela fait quatre ans que la Commission européenne a présenté son projet de pacte sur l’asile et la migration.
Les négociations difficiles et intenses se sont intensifiées depuis huit mois. Il aura fallu plusieurs interruptions de séance pour convaincre les derniers pays récalcitrants tels que l’Espagne, la Grèce et l’Italie de valider l’accord politique. Mais, ils ont fini par soutenir vers 20 heures le dernier texte de compromis. Cette décision s’est prise à la majorité qualifiée, qui doit associer 55 % des États membres (au moins quinze pays), représentant 65 % de la population de l’Union.
Seules la Pologne et la Hongrie, opposées de longue date, ont voté contre ces législations. La Bulgarie, Malte, la Lituanie et la Slovaquie se sont abstenues.
La longueur et l’intensité des débats se justifient par la sensibilité politique de ce sujet, revenu tout en haut des priorités européennes depuis l’accélération, après la pandémie, des arrivées irrégulières dans l’Union. La crise migratoire a atteint un pic en 2016 avec 80 700 franchissements irréguliers aux frontières extérieures de l’UE sur les quatre premiers mois de 2023. Il revient donc au Conseil d’aider à unifier la gestion de cette migration irrégulière.
Pour faciliter cela, le Conseil a adopté le principe d’un examen obligatoire à la frontière. Les demandeurs venant de pays jugés « sûrs » par l’Europe verront leur demande traitée à la frontière. S’ils sont déboutés, ils pourront être plus rapidement renvoyés dans leur pays. Toutefois, Mme Johansson précise que «il n’y a aucune raison pour que des gens venant d’Albanie, du Pakistan ou de Turquie soient traités de la même manière que des gens venant d’Afghanistan, de Syrie ou du Soudan.»
Ce consensus est un grand pas en avant vers la gestion efficace de la question migratoire en Europe.
Mots-clés: Union européenne, politique migratoire, accord historique, Conseil, demandeurs d’asile, frontières, réglementation.