Oronce de Beler, un ancien Parisien désormais enraciné en Bourgogne, a su transformer une passion tardive pour le vin en un projet entrepreneurial ambitieux. En intégrant la viticulture et la brasserie, il propose une gamme unique de vins sans soufre et de bières artisanales. Installé à Nuits-Saint-Georges, cet homme a affronté des défis considérables pour faire croître son entreprise, qui se distingue par sa recherche d’authenticité et de saveurs innovantes, repoussant sans cesse les frontières du terroir bourguignon.
Bien qu’il ait été formé dans le monde du commerce, c’est à 26 ans qu’Oronce de Beler a décidé de réorienter sa carrière vers la viticulture. En quittant Paris, il s’est installé en Bourgogne, une région réputée pour ses prestigieux vignobles, sans toutefois avoir de liens familiaux ni professionnels. Sa quête de connaissances l’a conduit au Centre de formation professionnelle et de promotion agricole de Beaune, où il a obtenu son diplôme. Cette formation lui a permis d’explorer les subtilités de la vinification et d’acquérir les compétences nécessaires pour se lancer dans l’aventure du négoce viticole.
Des débuts difficiles dans le monde viticole
Le parcours d’Oronce a été semé d’embûches. Dès 2009, lorsqu’il commence à commercialiser ses premières cuvées sous la marque « La Maison Romane », le marché viticole est en plein bouleversement. « C’était très dur, »
se rappelle-t-il. Les défis économiques, exacerbés par la crise, l’ont poussé à innover. En parallèle, il se diversifie en lançant une activité de traction animale pour labourer des vignes, démontrant ainsi sa résilience et sa capacité à s’adapter. « C’est la raison pour laquelle j’avais créé une autre activité de traction animale pour labourer des vignes, » précise-t-il.
Sa détermination porte ses fruits : il commence à vinifier avec des raisins d’agriculture biologique fournis par le domaine Machard de Gramont, et se forge une identité propre en optant pour des méthodes sans soufre ni ajouts de levures. Cela lui permet de créer des vins “très aériens, légers, mais longs en bouche”, comme il les décrit, défiant ainsi les conventions du secteur.
Vers une diversification florissante
Malgré la qualité de ses produits, Oronce de Beler réalise en 2019 qu’il doit élargir son horizon. En effet, la montée des prix des raisins le rend dépendant des vignerons, un risque qu’il ne peut plus se permettre. « Ces dix dernières années, l’augmentation du coût des raisins est devenue une folie, »
avoue-t-il. À cet égard, il se tourne vers la bière artisanale en s’associant avec Diego Acuña Weisser pour créer des bières à la marque Nova Villa, lançant ainsi deux références : une pale ale et une IPA. Cette initiative ouvre de nouvelles perspectives tout en lui permettant d’explorer des passionnantes innovations gustatives.
Un tournant vers les « mousses sauvages »
En 2024, après une séparation harmonieuse avec Acuña Weisser, Oronce de Beler décide de se concentrer sur une nouvelle passion : les bières artisanales sous l’étiquette La Maison Romane. Avec ces bières, il cherche à appliquer les mêmes principes que pour ses vins – une qualité irréprochable et une esthétique délicate. « J’envisage ces bières de la même manière que mes vins, » explique-t-il. Il met l’accent sur les saveurs raffinées et une effervescence légère, apportant une touche unique au monde de la brasserie.
Cette nouvelle orientation constitue la dernière étape d’un parcours remarquable, où Oronce de Beler prouve que la passion, la persévérance et l’inventivité peuvent se transformer en un véritable succès. En alliant son expertise en vin à celle de la bière, il parvient à établir une proposition originale sur le marché, tout en honorant le terroir bourguignon qui l’a finalement accueilli.
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