jeudi 19 septembre 2024
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Un verdict injuste condamne des opposants émiratis à perpétuité

Un grand nombre d’opposants politiques et de militants de la société civile des Emirats arabes unis (EAU) ont été jugés coupables, mercredi 10 juillet, de graves infractions, à l’issue d’un procès collectif de sept mois mené dans le plus grand secret. Les audiences avaient débuté discrètement en décembre 2023, pendant que les EAU accueillaient la COP28, le sommet mondial sur le climat. Parmi les 84 accusés jugés par la Cour suprême fédérale d’Abou Dhabi, plus de la moitié ont été condamnés à la réclusion à perpétuité. Une dizaine d’autres ont écopé de peines de dix à quinze ans de prison, tandis qu’une seule personne a été acquittée. Les chiffres des dossiers rejetés et des individus concernés restent nébuleux.

Tous les inculpés étaient poursuivis pour avoir établi ou soutenu une « organisation terroriste », selon WAM, l’agence de presse officielle. Il est déclaré que ce groupe comptait des affiliés de la branche locale des Frères musulmans, Al-Islah. Pendant des années, ce mouvement a eu une influence significative au sein du gouvernement émirati, mais a subi une répression sans merci dans les années 2010. Les autorités des EAU craignaient la contagion des soulèvements qui secouaient le monde arabe, de la Tunisie à Bahreïn. À partir de 2013, elles ont soutenu la contre-révolution régionale en aidant le rétablissement de l’armée au pouvoir en Egypte.

Selon WAM, les accusés cherchaient à engendrer des troubles violents pour déstabiliser la monarchie, s’inspirant des agitations survenues dans d’autres pays arabes. En outre, six entreprises accusées de financer ce plan ont été sanctionnées pour blanchiment d’argent. Pour beaucoup des accusés, ce procès est un cruel rappel du passé. Plus de soixante d’entre eux avaient déjà été condamnés en 2013 pour subversion. Même après avoir purgé leur peine à l’été 2023, ils n’avaient pas recouvré leur liberté. Bien que les autorités émiraties insistent sur le caractère unique de cette affaire, les défenseurs des droits de l’homme nationaux et internationaux signalent de nombreuses anomalies procédurales, telles que les aveux obtenus sous la contrainte, l’isolement en prison, et les restrictions strictes d’accès des avocats aux dossiers. Ces allégations, sans fondement et basées sur des accusations quasi identiques, contredisent les principes légaux selon lesquels les accusés de 2013 ont été rejugés sans nouvelles preuves.

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