Les tensions politiques en Géorgie atteignent un nouveau sommet avec l’annonce de sanctions américaines à l’encontre de l’oligarque Bidzina Ivanichvili. Accusé de miner les aspirations démocratiques du pays, Ivanichvili est pointé du doigt dans le contexte d’un mouvement de contestation pro-européen. La situation s’intensifie alors que le nouveau président, Mikheïl Kavelashvili, proche de Rêve géorgien, s’apprête à prendre ses fonctions, malgré une opposition croissante. Les événements récents soulèvent des inquiétudes sur l’évolution politique de la Géorgie, avec une montée de l’autoritarisme à l’horizon.
Sanctions américaines contre un oligarque géorgien
Le département d’État américain a imposé, le 27 décembre, des sanctions à Bidzina Ivanichvili, associé à des actes jugés néfastes pour la démocratie en Géorgie. Selon Antony Blinken
, secrétaire d’État, les actions de M. Ivanichvili et du parti Rêve géorgien ont « fragilisé les institutions démocratiques, permis des violations des droits humains et altéré l’exercice des libertés fondamentales ». Ces sanctions surviennent dans un climat électrique, marqué par des manifestations pro-européennes largement réprimées.
Les critiques affirment qu’Ivanichvili, bien que n’occupant plus de poste officiel, continue de contrôler les ficelles du pouvoir depuis plusieurs années. Cette situation soulève des questions sur l’intégrité des récents résultats électoraux, qui ont vu Rêve géorgien s’imposer lors des législatives du 26 octobre dernier. Les suspicions d’irrégularités électorales alimentent le mécontentement populaire, provoquant une large mobilisation des partisans d’une intégration à l’Union européenne.
Un nouveau président controversé à la tête de l’État
Alors que la Géorgie se prépare à accueillir Mikheïl Kavelashvili comme nouveau président, les inquiétudes sont vives. Désigné le 14 décembre par un collège électoral largement dominé par Rêve géorgien, Kavelashvili est connu pour ses positions ultraconservatrices et anti-occidentales. Sa nomination suscite la colère de l’opposition, qui considère le processus comme illégitime. En réponse, l’actuelle présidente, Salomé Zourabichvili, refuse de céder le pouvoir, évoquant la nécessité d’élections anticipées pour résoudre la crise actuelle.
Les menaces proférées par le premier ministre Irakli Kobakhidzé à l’encontre de Zourabichvili, qualifiant son refus de quitter le palais présidentiel d’infraction pénale, montrent l’escalade des tensions. Il a également qualifié l’opposition de « libéralo-fascisme » et accusé les craintes d’une dérive autoritaire d’être une manipulation orchestrée depuis l’étranger.
Une réponse de la communauté internationale
Les préoccupations soulevées ne sont pas restées inaperçues. Les États-Unis et l’Union européenne craignent une dérive autoritaire, similaire à celle observée en Russie sous Vladimir Poutine. Ces organismes ont déjà appliqué des sanctions à l’encontre de responsables géorgiens, et leur vigilance reste de mise. À la lumière des événements récents, l’opposition pro-européenne intensifie ses efforts pour revendiquer des réformes et espérer un soutien accru de la part de l’UE.
Le climat en Géorgie, exacerbée par la répression des manifestations, suggère que l’avenir politique sera marqué par des mobilisations croissantes. Les demandes d’élections anticipées s’intensifient, alors que l’administration actuelle semble hermétique à toute forme de dialogue. La situation pourrait ainsi plonger le pays dans une instabilité prolongée, ce qui soulève des interrogations sur l’orientation future de la Géorgie sur la scène internationale. Les georgiens s’interrogent sur leurs perspectives d’adhésion à l’Union européenne face à un gouvernement dont les liens avec la Russie sont de plus en plus prononcés.
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